La dame Rokhaya Kanté et son fils Abdel Kader ont comparu, hier, devant la 4ème Chambre correctionnelle du Tribunal de Dakar. Ils sont poursuivis pour offre et cession de drogue. Le représentant du Parquet a requis des peines de 4 ans et 2 ans, respectivement, à l’encontre de la prévenue et de son fils. Ils seront édifiés sur leur sort le 1er juillet prochain.
Rokhaya Kanté n’a vraiment pas froid aux yeux. Âgée d’une cinquantaine d’années, elle a été attraite, hier, à la chambre correctionnelle du tribunal de Dakar pour les faits d’offre et cession de cocaïne. Elle comparaissait en même temps que son fils Abdou Kader l’ami de celui-ci, Serigne Alioune Cissé. Il ressort de la procédure verbale que les éléments de la sûreté urbaine ont reçu une information faisant état d’un réseau de trafic de drogue entre Ngor, Ouakam et Yoff animé par la prévenue et sa sœur.
Suite à celle-ci, ils ont mis sur pied un dispositif qui aboutit, grâce aux techniques d’infiltration, de filature et de recoupement, à l’interpellation du fils de la présumée trafiquante et son ami. En effet, les pandores qui soupçonnaient le jeune homme d’être le complice de sa mère, lui ont tendu un piège. Ils ont commandé, auprès d’ Abdoul Kader, de la drogue. Ayant mordu à l’hameçon, il s’est présenté au lieu du rendez-vous. Mais dès qu’il a aperçu les gendarmes, ils ont jeté le produit qu’il détenait. C’est ainsi que les gendarmes ont procédé à leur arrestation.
Une perquisition effectuée chez eux s’est révélée infructueuse. Rokhaya Kanté dès qu’elle a eu connaissance de la présence des gendarmes chez elle, a pris ses jambes à son cou. Interrogé par les enquêteurs, Abdel Kader a enfoncé sa mère. Il a déclaré que sa génitrice s’activait dans la vente de la drogue. Son ami, lui, a réfuté les faits alléguant ne rien savoir de ce qu’on lui impute. Ainsi, Abdou Kader a été mis sous mandat de dépôt le 20 mai 2019 alors que sa mère était toujours en cavale. que le 29 janvier 2020 que les gendarmes ont réussi à mettre leur main sur la fugitive.
À la barre, hier, Abdou Kader a varié dans ses déclarations tenues à l’enquête. À l’en croire, il n’a jamais su que sa mère consommait de la drogue. « Je n’ai jamais vu de cocaïne. Le jour de mon arrestation je me rendais chez mon ami Baïlo et Serigne Alioune ne faisait que m’accompagner. On a été arrêté vers 1h du matin. Après nous avoir fouillés, les gendarmes n’ont rien retrouvé par devers nous », se lave-t-il à grande eau. Invitée à s’expliquer, Rokhaya Kanté a réfuté les accusations portées à son encontre.
Selon elle, elle n’a jamais été trafiquante de drogue, mais reconnaît, tout de même, être une consommatrice du produit prohibé. Se justifiant, elle avance : « Je suis hantée par des djines. Ils me poussent à me droguer. Je ne le fais pas exprès. Le jour de mon arrestation, quand j’ai vu les gendarmes, j’ai allumé toute la cocaïne que je détenais et j’ai tout fumé. Car je suis dépendante de ce produit » Poursuivant, elle accuse : « Les gendarmes ont mis la pagaille dans mes «Khamb» rien que pour voir si j’avais dissimulé de la drogue là-bas. Ils ont mis en colère les djines.»
Dans ses réquisitoires, le maître des poursuites a demandé que Rokhaya Kanté et son fils soient condamnés respectivement à des peines d’emprisonnement ferme de 4 ans et 2 ans. Quant à Serigne Alioune Cissé qui comparaissait libre, le parquet dit s’en rapporter à la décision du tribunal. Les avocats de la défense ont sollicité une application bienveillante de la loi pénale. L’affaire sera vidée le 1er juillet prochain.