Début mars, l’ambassade des Etats-Unis près la Guinée a publié sur son site le chronomètre qui décompte le nombre de jours qu’il reste au colonel Doumbouya au pouvoir. Ce rappel n’a vraiment pas plu aux autorités de la transition. Elles ont montré leur désaccord, en prenant soin d’éviter un malaise diplomatique.
Comme «un surveillant de classe»
A la télévision guinéenne, samedi dernier, le ministre guinéen des Affaires étrangères, Morissanda Kouyaté, a lu une déclaration dans laquelle il dépeint les USA comme «un surveillant de classe».
«Ce compte à rebours donne l’image d’un surveillant de classe veillant sur des élèves en examen. Ce qui est évidemment inacceptable pour un pays jaloux de sa souveraineté et de son indépendance comme la République de Guinée», a clairement fait savoir le chef de la diplomatie guinéenne.
Pas de «pression»
Il rappelle aux Etats-Unis que son pays est le «maître des horloges». «Je voudrais dire clairement qu’autant les Etats-Unis d’Amérique sont le maître des horloges pour les activités décidées par le gouvernement des Etats-Unis d’Amérique, autant la République de Guinée est le maître des horloges pour les activités décidées par le gouvernement guinéen», a déclaré Morissanda Kouyaté.
Après cette mise au point, l’autorité a laissé entendre qu’elle avait échangé avec les hauts responsables de l’ambassade américaine. Ceux-ci lui auraient dit que ce «compte à rebours n’avait aucunement la prétention de mettre une pression quelconque sur les autorités» de la transition et «leurs programmes».
«Nous serons là…»
«Il n’a donc aucune valeur contraignante et ne devrait d’ailleurs pas exister», a poursuivi le diplomate. Hier lundi, l’ambassade des Etats-Unis a publié un communiqué pour rassurer les autorités guinéennes.
Selon le document, le compte à rebours publié reconnait et célèbre l’engagement du président Doumbouya et des autorités à achever la transition le 1er janvier 2025. «Nous serons là pour encourager et soutenir la nouvelle démocratie guinéenne», a poursuivi le communiqué.