Le secteur extractif va être un pilier important de l’économie nationale. C’est l’un des objectifs que le Sénégal s’est fixé depuis la découverte de ressources minérales. Le secteur des mines est parmi les 6 secteurs prioritaires porteurs de croissance, d’emplois et d’investissement directs étrangers du Plan Sénégal Emergent (PSE). A noter qu’avec les récentes découvertes depuis 2014, est également sur le point de devenir un important producteur de pétrole et de gaz. Cette situation ouvre ainsi d’importantes possibilités d’accélérer le développement du pays.
Du côté de la justice, des instruments sont en train d’être mis en œuvre pour permettre une meilleure répartition et un encadrement de la gestion des recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures. Cette loi met en place les mécanismes de transparence et de redevabilité, ainsi que de gestion des revenus d’hydrocarbures comme la création des fonds intergénérationnels et de stabilisation, l’adoption d’une règle budgétaire, etc.
Les textes réglementaires sont en cours d’élaboration. Tenant compte des fortes attentes que nourrissent ces revenus et l’expérience négative d’autres pays riches en ressources naturelles, ainsi que le contexte d’incertitude qu’apporte la transition énergétique, la prise de décision devient plus complexe.
Malgré cet espoir suscité, les expériences des autres pays et les conséquences qui peuvent être liées à l’exploitation du pétrole et du gaz surtout concernant l’environnement, de nombreux défis subsistent. Surtout que la transition énergétique reste incertaine. C’est pourquoi, une démarche inclusive est prônée. Il s’agit d’impliquer les parlementaires, les chercheurs, les acteurs de la société civile et des médias, pour assurer une meilleure gestion de ces attentes. A cela, il faudra ajouter le renforcement du débat public, et la surveillance efficace de la politique de l’Etat du moins selon Mamadou Seck, directeur régional Afrique de Natural resource Governance Institute (NRGI). « Cela contribuera à améliorer la prise de décision et aidera à une meilleure gestion des revenus tirés de l’exploitation des ressources naturelles » dit-il.
C’est d’ailleurs dans ce contexte que s’est tenu cet atelier de renforcement des connaissances et compétences des acteurs de la société civile et des médias (au niveau central et communautaire). Il s’agit d’améliorer leur compréhension des enjeux de gouvernance et de développement liés à ces problématiques, et suffisamment outillés pour soutenir leur plaidoyer. « Face à ce besoin révélé et la demande exprimée par les acteurs, USAID TRACES, qui est un programme d’une durée de quatre (04) ans (2022- 2026) et mis en œuvre par NRGI en consortium avec le Forum Civil et l’ONG 3D, constitue une première cohorte d’acteurs de la société civile et des médias pour les former sur les enjeux et défis de la gestion des revenus extractifs, et de la transition énergétique ».
Entre autres objectifs de cette rencontre, mettre à niveau les connaissances et compétences des participants sur les défis et opportunités liés à la gestion des revenus du secteur extractif, et la transition énergétique pour une contribution plus qualitative des OSC et médias dans le débat public. De manière plus spécifique, il s’agit de renforcer les connaissances théoriques des participants sur les défis de la gestion des revenus issues du secteur extractif et des mécanismes de gestion des revenus, identifier et analyser les défis et limites du cadre de gestion des revenus sénégalais, et du rôle de la société civile dans la gestion et l’utilisation des revenus, sensibiliser les participants sur les enjeux de la transition énergétique particulièrement sur le rôle du gaz.