[Transports interurbains 2/3] Pourquoi les Sénégalais affectionnent tant les “Horaires”

«Les horaires sont des répliques des courriers postaux qui se chargeaient de la collecte et du transport des lettres et colis postaux»,  explique Ibrahima Ndongo. Selon les informations de cet expert et formateur en transport, logistique et sécurité routière, c’est avec le temps que cela  a évolué avec les marchés hebdomadaires organisés un peu partout au Sénégal. Les commerçants ont donc commencé à l’emprunter pour le transport de leurs marchandises.

Mode de transport social et communautaire

C’est un mode de transport communautaire. «Vous pouvez voir dans un village, un départ pour Dakar. Il fait le même travail que le courrier postal à savoir assurer le transport non pas de colis mais des personnes», a fait savoir Ibrahima Ndongo.

«Les gens choisissent les horaires car c’est communautaire. Ce sont des personnes qui se connaissent. Le conducteur est connu, il est soit de la famille, soit du territoire», explique l’expert en sécurité routière. On peut donc lui charger de transporter des courriers, des envois. «Les horaires se substituaient même aux moyens de transfert d’argent. Il  y a un rapport de confiance entre le conducteur et les voyageurs», affirme M. Ndongo revenant sur l’aspect social. «Certains clients sont devenus des connaissances», renchérit Thierno Ba, chauffeur  à la gare routière Baux Maraichers

Le sexagénaire affirme aussi qu’il y a un côté humain que l’on retrouve chez les horaires. «Les tarifs sont moins chers. Nous faisons la livraison de colis. Par exemple, si le voyageur doit payer 9.000FCFA, nous fixons le prix à 7.000FCFA», a expliqué le conducteur. Ce dernier révèle qu’il lui arrive  même de fermer les yeux sur des clients qui n’ont pas de quoi compléter leurs frais de transport. «Il y a ce côté humain qui nous démarque des autres moyens de transport», souligne-t-il.

Une notion du temps relative

Il  faut comprendre la notion de transport régulier interurbain. C’est ce qui se fait au niveau des gares avec notamment les horaires. Mais avec une notion du temps relative. «Ils font du transport régulier selon les besoins communautaires et notamment les loumas», renseigne Ibrahima Ndongo.

C’est toute la différence de Sénégal Dem Dikk et autres.Ils font partie du transport régulier interurbain avec des particularités. L’expert et formateur en transport, logistique et sécurité routière informe que dans ce cas de figure, les départs et dessertes sont effectués régulièrement à des heures précises peu importe le nombre de passagers. «C’est le cas de Sénégal Dem Dikk et autres opérateurs privés», affirme Ibrahima Ndongo. Les départs sont fixés à l’avance avec des possibilités de réservation et ils sont effectués quel que soit le taux d’occupation au quotidien ou selon le programme de l’opérateur.

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