Les révélations portées à la connaissance des citoyens sont, au sens littéral du terme, « extraordinaires », voire sidérantes nous dit Dakaractu. L’une d’entre elles a particulièrement secoué le landernau politico-médiatique. Une fois passée la légitime stupéfaction provoquée par cette annonce, reprise en une de nombreuses publications, il semblait nécessaire de procéder à un exercice d’explication et de clarification pour comprendre les tenants et les aboutissants d’un possible scandale d’envergure.
En effet, selon les termes du rapport, à la page 27, on peut lire que « le Trésorier général admet que le compte est bien ouvert à son nom. Il ajoute que le solde dudit compte, ouvert dans les livres de la Banque B.A. au 31 décembre 2023, s’élève à 15 000 000 141 FCFA. Ce solde résulte d’une opération de trésorerie (mouvement de fonds) constatée le 29 décembre 2023 dans ses livres (cf. attestation bancaire de réception de fonds fournie par la Banque B.A. et référence de l’opération jointe en annexe n°1). »
Pour éviter d’être submergés par des affirmations péremptoires et des jugements hâtifs, nous avons choisi d’adopter une approche pragmatique.
C’est ainsi que nous avons contacté une source proche du dossier , qui, sous couvert d’anonymat, nous a expliqué que ce qui est désigné dans le rapport – et repris par les commentateurs – comme le « compte personnel du Trésorier général » serait en réalité le « compte de la Trésorerie générale », en tant qu’institution de l’État ouvert dans les livres de la Banque Atlantique.
Selon toujours notre source, ceux qui ne saisissent pas cette nuance pourraient croire que le Trésorier général a personnellement encaissé et détourné 15 milliards de FCFA. Or, notre source précise que ces 15 milliards n’ont transité par ce compte de la trésorerie générale que pendant une journée avant d’être reversés à l’État du Sénégal. La source a expliqué en outre qu’il s’agissait d’une opération interne concernant deux comptes ouverts au nom du Trésorier général (BCEAO et Banque Atlantique). Elle souligne également que le rapport ne fait nullement mention d’utilisation d’un compte personnel.