Il est 13h. Nous sommes au Tribunal de grande instance de Pikine-Guédiawaye. Sur place, des centaines de jeunes, regroupés dans l’enceinte, font la queue aux abords de la porte d’entrée. Ces derniers veulent tous disposer d’un casier judiciaire mais la quête peut se révéler un véritable parcours du combattant. Cela malgré les projets annoncés par l’État du Sénégal pour faciliter l’obtention des documents administratifs.
Trouvé en pleine discussion avec un ami, visage crispé et l’air dépité, M.Ndiaye, étudiant, déplore cette situation. Il appelle les autorités à changer de fusil d’épaule. “Ce système est archaïque, on est au 21e siècle. Je n’aurai jamais imaginé que ce calvaire existe toujours pour pouvoir disposer d’un simple casier judiciaire. J’exhorte les autorités à numériser le système”.
Après une attente de plus de huit tours d’horloge, Maty Sylla, pour sa part, est gagnée par un sentiment de découragement, d’autant plus qu’elle est excédée par ce qu’elle considère comme un manque de probité des agents sur place. “Il y a des gens malintentionnés qui nous demandent de donner des sous pour disposer facilement du papier, renseigne-t-elle. Je perçois cela comme de l’arnaque et un manque de patriotisme. Chaque citoyen doit combattre ce système qui n’honore pas le Sénégal”.
Ces infortunés ont un point commun : tous jugent urgent de numériser et de digitaliser les documents administratifs.