Le Sénégal célèbre demain, vendredi 24 mars, la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose dans la région de Saint-Louis, à Richard-Toll. Une occasion pour dresser la situation de la maladie dans le pays.
2000 bombes ambulantes dans la nature
La psychose va-t-elle s’emparer de la population de Dakar et sa banlieue ? Pour cause, près de 2000 malades de la tuberculose (TB) perdus de vue ont tout bonnement fondu dans la nature. De véritables bombes ambulantes qui vont développer des germes résistants, favorisant ainsi un risque potentiel de contamination dans la population. Il s’agit, en effet, de défaillants, d’irréguliers qui, pour diverses raisons, ont abandonné la prise de leurs médicaments ou suivent ce traitement avec des arrêts et retards, plus ou moins, répétés.
Ces portés disparus constituent des bombes ambulantes qui vont développer des germes résistants pour lesquels s’impose un traitement. A défaut, toute la population dakaroise et même sénégalaise est sous la menace d’une contamination du bacille.
En prélude à cette rencontre, la coordinatrice du Programme national de lutte contre la tuberculose au Sénégal, Dr Yacine Nar Diop, a fait face à la presse pour faire le point sur la maladie. Selon cette dernière, en 2022, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé l’incidence à 113/100.000 personnes ; soit 19.463 nouveaux cas attendus.
Toutefois, un nombre officiel de 420 décès (soit 3,4%) a été rapporté parmi les malades traités en 2021 dans le pays. «Ces cas étaient notifiés, pour l’essentiel, dans les régions les plus peuplées dont six (6) qui regroupaient les 82%. Il s’agit de Dakar, Thiès, Diourbel, Kaolack, Ziguinchor et Saint-Louis. Le nombre de décès était estimé à 2980 dont 1 personne décède toutes les 3 heures», a renseigné Dr Yacine Diop.