Les populations de la commune de Djeddah Thiaroye Kao (Pikine), notamment celles qui habitent aux alentours des bassins de rétention, sont sur le qui-vive. L’angoisse est quotidienne dans cette partie de Pikine.
Hier, les riverains du bassin de rétention de Djeddah 2 ont eu la peur de leur vie. Au moment où les enfants jouaient au football sur un des parcours aménagés à côté du bassin, un serpent qui mesure plus de mètres, est sorti des tuffas. Ce fut le sauve-qui-peut. Mais sous les cris de désolation et de détresse, le reptile est vite rentré dans le bassin. Cependant, il est ressorti encore sur la terre ferme à 14 heures. «La première fois que ce serpent est sorti, il n’y avait que les enfants dans la rue. Mais il est ressorti vers 14 heures. Ainsi, j’ai informé mon frère qui est un sapeur-pompier. Il est entré dans le bassin et est parvenu à le neutraliser. C’est un grand serpent», se désole Aly Ndiaye.
Une situation qui a semé la panique dans ce quartier populeux de Djeddah Thiaroye Kao. Elle repose aussi la lancinante question de l’insécurité qui règne dans les bassins de rétention. Ces réceptacles d’eau sont remplis de tuffas, d’eau et aussi d’ordures de toutes sortes. Les populations continuent d’exiger le curage et l’écrêtage des bassins. «Si ce serpent sort du bassin, cela veut dire que son père, sa mère et d’autres plus grands y sont. Parfois entre 2 h et 3 h du matin vous entendez les serpents siffler dans le bassin. Nous sommes très inquiets. Nous ne cessons de demander les autorités centrales de nous aider à sécuriser davantage les bassins de rétention. Ces bassins ont tué beaucoup de nos enfants. C’est pourquoi nous avions mis en place le mouvement de la 9ème victime, pour dire stop aux morts dans les bassins. Aujourd’hui ce sont des reptiles qui sortent des bassins. De grâce, nous ne voulons pas du médecin, après la mort», cogne Aly Ndiaye, le cœur meurtri.
Les bassins de rétention avaient été construits lors des inondations de 2005. Ce qui permit à de nombreuses personnes de sauver leurs maisons. Mais il faut relever qu’ils constituent aujourd’hui une source d’insécurité pour les riverains, car le faucardage des bassins et l’écrêtage posent un réel problème.