Les travailleurs de la justice ont menacé de paralyser le fonctionnement de leur secteur. Ils l’ont fait savoir dans leur préavis de grève déposé depuis le 6 février dernier auprès du ministère de la Fonction publique et de la Transformation du secteur public.
«Qu’au-delà du délai d’un mois sans satisfaction de nos revendications, les membres du l’Union nationale des travailleurs de la justice (UNTJ) exerceront leur droit d’observer la grève, conformément à l’article 25 de la Constitution», ont-ils déclaré à travers le document signé par le Secrétariat exécutif national (SEN).
En effet, les syndicalistes réclament la revalorisation des primes de participation à la judicature en la doublant, la pérennisation et paiement de ces dites primes au plus tard le 5 de chaque mois, l’intégration de l’UNTJ au Comité de gestion des fonds communs de greffe, le virement des fonds communs de greffe au plus tard le 15 du mois suivant le semestre écoulé, l’indemnité de logement pour tous les travailleurs de la justice. Ce, en sus du reclassement à la hiérarchie A2 pour tous les greffiers, de l’enrôlement des agents autres que les greffiers et interprètes judiciaires dans le corps des agents des greffes et parquets, de l’ouverture sans délai du concours professionnel des administrateurs des greffes, ainsi que de l’audit du personnel bénéficiaire des fonds communs de greffe.
Les griefs soulevés par les travailleurs de la justice
Motivant leurs demandes, les membres de l’UNTJ considèrent que malgré l’instabilité sociale dans le milieu judiciaire, le gouvernement du Sénégal, en particulier le ministre de la Justice, n’a montré aucune volonté de régler les préoccupations somme toute légitimes et minimalistes des travailleurs de la justice.
«Les réformes initiées relatives au statut particulier du cadre des fonctionnaires de la justice tardent à être mises en pratique, prolongeant ainsi les travailleurs de la justice dans une incertitude criante quant à leur avenir professionnel dans ce secteur hautement sensible. Et il y a une certaine nébuleuse dans la gestion du fonds commun des greffes avec une absence totale de lisibilité et de reddition des comptes de la part du comité siégeant au ministère de la Justice ; que constatant, avec regret, que toutes les résolutions prises lors du séminaire sur l’optimisation du fonds commun et le toilettage des textes sont volontairement rangées aux oubliettes», ont-ils listé.
Poursuivant, ils notent qu’il est «regrettable de constater que depuis leur admission au Centre de formation judiciaire (CFJ), les élèves greffiers, recrutés sur la base de la Licence, perçoivent de façon discriminatoire et sans aucune explication légale ou technique, des émoluments en deçà de celles qui leur sont dues en vertu de leur hiérarchie. Par ailleurs que la situation statutaire des administrateurs de greffe, de même que celle des Interprètes demeure inchangée ; qu’en effet, depuis la création de leurs corps respectifs, aucun avantage spécifique à leur hiérarchie, A1 et B2 ne leur a été alloué».
En définitive, insistent ces agents de la justice, leur «démotivation grandissante, conséquence de la saignée constante de ceux-ci vers d’autres horizons plus prometteurs et la compromission syndicale existante, le Secrétariat exécutif de l’Union nationale des travailleurs de la justice ne saurait rester sans réaction, et sur injonction de ses mandants».