Les secteurs de l’éducation et de la santé risquent de renouer avec les perturbations à moins que l’État n’engage des négociations en mode fast-track pour les faire revenir à de meilleurs sentiments. Déjà, entend-t-on, qu’aujourd’hui une bonne frange des enseignants, regroupés au sein du G20, compte boycotter la rentrée scolaire de ce jeudi 3 octobre (hier).
Cette décision de boycott est motivée par le non-respect de la part du gouvernement, de ses engagements stipulés dans les accords signés depuis février 2014. Les enseignants courent derrière les 100 milliards que le gouvernement leur doit en guise de rappels de validation, d’avancement et d’intégration, entre autres griefs. À cela s’ajoute la réforme du système de rémunération des fonctionnaires, jugée non-équitable et dont les conclusions sont réclamées depuis des mois par les enseignants.
Suffisant pour que le G20 décide de déterrer la hache de guerre avec le boycott de la rentrée scolaire et le dépôt d’un préavis de grève.
Comme pour donner de la voix à ce concert de récriminations, le Sudes/Esr (Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal/ Enseignants du Supérieur et chercheurs) a aussi décidé de jouer sa partition. Le courroux de ces enseignants s’explique par la non-ouverture des négociations entre le gouvernement et leur syndicat concernant leur plateforme revendicative en date du 9 mai 2019, la décision non-concertée de l’État d’orienter tous les bacheliers de la session 2019 dans les seules universités publiques.
Aussi, pour protester contre le comportement des recteurs des universités publiques qui continuent à exhiber une attitude cavalière envers les droits des enseignants-chercheurs, par le refus d’application des décisions de la Cour suprême, le non-paiement des sommes dues, le sabotage de la Polyclinique de l’Ucad, entre autres violations, le Dr Oumar Dia, secrétaire général dudit syndicat, a déposé un préavis de grève sur la table du ministre du Travail. Ainsi envisagent-ils de mettre à exécution leur menace de grève à partir de ce 1er octobre. Selon le Secrétaire général du Sudes/Esr, cette grève concerne toutes les universités publiques du pays.
Comme si cela ne suffisait pas, les médecins du Sames ont décidé eux aussi d’aller à l’assaut du gouvernement, pour protester contre le comportement du ministère des Finances qui a amputé leur salaire, et ce, sans les avoir “anesthésiés” au préalable. Ce qui a le plus exacerbé la colère des blouses blanches, c’est qu’après la première ponction du mois d’août, ils avaient rencontré le ministre des Finances qui avait calmé leur douleur en leur promettant d’y remédier, d’autant que cette supposée non-imposition due à un redressement fiscal n’était pas de la responsabilité des blouses blanches. Aussi, avait-il donné des instructions pour le reversement du surplus d’impôt prélevé au mois d’août avant le 15 septembre par une mission spéciale et l’échelonnement des sommes dues pendant les 4 derniers mois de l’année 2019. Espérant retrouver leur santé financière, d’autant que la direction de la solde leur avait assuré avoir effectué les diligences nécessaires, et que le dossier était au Trésor, ces médecins constatent aujourd’hui, pour le déplorer, que non seulement la perfusion financière promise n’a pas été effectuée, mais ils ont encore été amputés. Ce qui a eu le don de détériorer davantage leur santé financière devenue précaire.
Ainsi, le Sames qui déplore la légèreté du traitement des engagements de l’autorité, annonce qu’il va prendre ses responsabilitéspour la satisfaction de tous les points en instance : les ponctions, l’Irm des municipaux, agences et services nationaux, âge de la retraite, terrain etc. Un préavis de grève a été déposé à cet effet.
Sauf retournement de situation, on s’achemine vers une ébullition du front social.