L’Association des juristes sénégalaises a une nouvelle patronne. Il s’agit de Mme Aby Diallo. Elle a remplacé à la tête de l’Ajs Mme Fanta Guèye Ndiaye, qui y a fait deux mandats. La commissaire de police à la retraite et juriste de formation prend les commandes de l’Ajs dans un contexte où, malgré les efforts fournis depuis des décennies, les défis à relever sont encore nombreux. Mais n’étant pas en terrain inconnu, elle compte bien se battre pour relever les défis dans une démarche participative.
viols et violences basées sur le genre : «il est temps qu’on agisse vite…»
Parmi les problèmes que l’Ajs combat depuis 1974 (Ndlr, année de sa création), il y a les violences faites aux femmes et sur les enfants, en plus dles viols. Les Vgb et les viols montent crescendo, en dépit des efforts fournis par les organisations de la société civile pour les endiguer.
Pour la présidente de l’Ajs, le moment d’agir vite et de sévir est arrivé. «Il ne faut pas cesser de sensibiliser les populations pour qu’elles brisent le silence. Dans la plupart, les cas de viol se passent dans le cercle familial. Le plus souvent, les gens règlent le problème à l’amiable, entre familles. Il est temps que cela cesse. Et il faut continuer à sensibiliser les populations. Mais à côté aussi, les auteurs, quand ils sont démasqués, doivent recevoir les punitions qu’ils méritent. Les textes existent mais ils ne sont pas suffisamment appliqués», déplore Mme Aby Diallo.
criminalisation du viol : «nous souhaitons que cette loi soit votée et appliquée très rapidement»
L’Association des juristes sénégalaises salue à sa juste valeur le vœu du Président Macky Sall de criminaliser le viol et l’inceste. L’Ajs a même hâte que ce vœu soit vite exaucé. «Nous souhaitons que cette loi soit votée et appliquée très vite. Nous demandons aussi aux autorités judiciaires d’être plus réceptives pour l’application de cette loi pour venir à bout des viols», martèle l’ex commissaire de police. Parlant de l’avortement médicalisé qui est aussi un combat de l’Ajs, elle déclare que l’Ajs défend bien son idée. «Nous défendons l’avortement médicalisé en cas d’inceste, au cas où la vie de celle qui porte la grosse est menacée», précise-t-elle.
L’Association des juristes Sénégalaises existe depuis 1974. Elle travaille pour la promotion des droits des femmes et des enfants. «Aujourd’hui, notre sphère d’intervention est très large. De petite association, nous sommes devenues une structure incontournable. Notre ambition est de devenir un conseil consultatif», dit-elle. Dans la foulée de l’entrevue qu’elle nous a accordée, Mme Aby Diallo et l’Ajs condamnent avec fermeté le viol commis sur une fillette de 9 ans. Un acte qui est l’œuvre de la coépouse de la mère de la victime. «Nous sommes absolument indignés et outrés par cet acte inqualifiable de la part d’une femme sur une fillette de 9 ans», s’indigne-t-elle. Pour l’Ajs, l’auteure de cette infraction réprimée par la loi en son article 320, doit être poursuivie et la loi appliquée dans toute sa rigueur.