«La transparence, simple filtre pour honorer votre conscience !» Cette phrase pouvait suffire pour rappeler au Président Macky Sall les règles élémentaires pour mener le bateau Sénégal au port de la transparence, de la bonne gouvernance. Mais aussi et surtout de l’éthique et du respect des engagements, qui au-delà d’être personnels, engagent toute une nation. Monsieur le Président de la République, rappelez-vous vos prises de position lorsque vous cherchiez le pouvoir.
Monsieur le Président de la République, rappelez-vous vos appels, vos cris de détresse lorsque vous pensiez que le Président Abdoulaye Wade allait vous mettre en prison. Monsieur le Président de la République, rappelez-vous vos sueurs, votre fatigue à combattre l’injustice. Monsieur le Président de la République, rappelez-vous vos moments d’intense combat pour vouloir redonner aux Sénégalais l’espoir d’une démocratie debout !
Monsieur le Président de la République, rappelez-vous du soutien constant du peuple sénégalais dans votre descente en enfer. Monsieur le Président, rappelez-vous de vos propos lorsque vous disiez que vous alliez déloger du Palais le Président Wade. Monsieur le Président, rappelez-vous lorsque vous appeliez les jeunes à mener le combat au nom de la révolution démocratique. Monsieur le Président, l’histoire est récente pour l’oublier.
Tout cela s’est passé entre 2007 et 2011. Malgré le fait d’avoir été le principal bras armé du régime libéral dans plusieurs dossiers, les Sénégalais vous ont pourtant pardonné en vous mettant au plus haut sommet de la pyramide. Malheureusement, l’ivresse du pouvoir semble vous avoir détourné du pacte constitutionnel. Aucune règle de transparence n’est respectée depuis votre accession à la magistrature suprême. Toutes les règles sont bafouées et l’impunité dans vos rangs est devenue la règle. C’est véritablement le parti avant la patrie !
Comment dans un pays normal, les services de votre beau-frère peuvent-ils emprunter 98 milliards de francs CFA, au nom du Sénégal sans validation du ministère des finances, pire le trésor public n’a jusqu’ici pas vu la couleur de cet argent logé pourtant en toute illégalité dans le compte bancaire d’une société privée à Dakar, et que vous ne réagissiez point ! C’est grave monsieur le Président.
Comment pouvez-vous recevoir la cheffe de l’opposition de votre homologue français en catimini. Marine Le Pen pour la nommer, qui insulte l’Afrique et son histoire, qui travaille à rapatrier les noirs vivant en France, qui voue une haine viscérale à notre race a été honorée par vous. Pire, l’ancien Premier ministre du Sénégal, ancien président de la Commission de l’Union économique monétaire ouest africaine (UEMOA), Cheikh Hadjibou Soumaré vous interpelle sur un cadeau que cette dame aurait reçu. Et l’on parle de plus de 8 milliards francs CFA que vous lui aurait gracieusement offerts. Pourquoi ? La renforcer dans son opposition contre Emmanuel Macron ? La renforcer dans son combat contre l’émigration de nos compatriotes en France et des africains en général ?
C’est grave ! Et, monsieur le Président, vous n’avez pas ce droit. Vous n’avez pas le droit de fouler au pied les règles en matière de gouvernance économique. Vous n’avez pas le droit de violer le droit. D’ailleurs, vous vous préparez à le faire avec cette troisième candidature anticonstitutionnelle. Mais, retenez qu’elle ne passera pas. A vrai dire, vous n’en avez pas le droit. Vous n’avez également le droit de manipuler la justice.
Actuellement, des dizaines de jeunes opposants croupissent en prison. D’ailleurs, que leur reproche-t-on, si l’on sait que dans votre camp, quelques-uns de vos lieutenants ne cessent de remettre en cause notre commune volonté de vivre ensemble. Qui a appelé à tuer un opposant ? Qui a accusé des opposants d’avoir attenté à la vie de deux éléments de nos forces de défense et de sécurité ? Qui a défendu qu’il mobilisera cinq milles jeunes pour ligoter un opposant et le mener au tribunal ? Monsieur le Président vous n’avez pas le droit d’orienter la justice. Vous n’avez ce droit, comme vous n’avez pas le droit d’essayer de museler des journalistes. Ça suffit ! Être Président, ne vous donne pas tous ces droits. Vous n’avez pas le droit !
Bougane Guèye Dani
Président du mouvement Gueum Sa Bopp
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