Le lundi 06 février dernier, le haut-commissaire des Nations Unies aux Droits de l’homme, Volker Türk , a déploré l’expulsion d’un de ses collaborateurs du Mali. En effet, Bamako avait donné 48 heures à Guillaume Ngefa-Atondoko Andali, directeur de la Division des droits de l’homme de la mission des Nations Unies au Mali pour quitter le pays. Volker Türk a accusé Bamako de mener des représailles contre ce dernier. Hier mardi, lors de la visite au Mali du ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov, son homologue Abdoulaye Diop s’est prononcé sur la situation des droits de l’homme dans le pays sahélien.
« C’est avec beaucoup de peine que nous recevons les donneurs de leçons »
Il a notamment déploré la politisation et l’instrumentalisation de ces droits humains. « Malheureusement on est toujours accusé de violation des droits de l’homme. C’est souvent par des groupes terroristes qui, eux-mêmes, se transforment en témoins pour accuser l’Etat. Nous savons que les droits de l’homme sont aujourd’hui instrumentalisés, politisés pour des agendas cachés, à peine cachés, qui visent souvent à renverser des régimes pour pouvoir atteindre un certain nombre d’objectifs. Ceci nous le savons. Nous travaillons avec la Russie pour pouvoir dépolitiser la question des droits de l’homme et aussi faire en sorte qu’elle ne soit pas instrumentalisée » a déclaré Abdoulaye Diop. Il trouve que le « Mali comme la Russie demeurent attachés aux conventions internationales signées en la matière, mais les droits de l’homme ne sont l’apanage, d’aucune civilisation, d’aucune communauté, d’aucun groupe en particulier…C’est avec beaucoup de peine que nous recevons les donneurs de leçons ».
« La Russie est ici à la demande du Mali »
Le chef de la diplomatie malienne a par ailleurs jeté des fleurs à la Russie pour son soutien au Mali dans la lutte contre le terrorisme. « La Russie est ici à la demande du Mali (et elle) répond de facon efficace aux besoins du Mali en termes de renforcement de capacités de ses forces de défense et de sécurité » dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, a déclaré Abdoulaye Diop. Pour le ministre malien des Affaires étrangères, son pays est libre de renforcer sa coopération avec Moscou surtout quand celle-ci est basée sur le « respect de la souveraineté du Mali (et) la prise en compte des intérêts du Mali dans toutes les décisions » notamment.