Du début des indépendances africaines à nos jours, le Sénégal est toujours ancré dans une vision politique néocoloniale, avec des politiques basées sur le socialisme et quarante ans plus tard, en 2000, (année de la première alternance), le libéralisme. Qu’est-ce que ces idéologies politiques importées ont apporté au Sénégal, à l’Afrique ? Semblent se demander les deux jeunes leaders de l’opposition qui partagent presque une vision commune de lutte contre le système. Regard sur le pourquoi de deux visions voisines…
Comme ce qu’on appelle de nos jours le « Copier-coller », le premier président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor menait sa politique sur un socialisme pro-français, Senghor va, en contrôlant étroitement l’arène politique, bénéficier de l’appui de la France, avec des accords sous dominance militaire et économique. D’où le cheval de bataille de la lutte contre le néocolonialisme de ses adversaires, pour ne pas parler d’opposants, car la démocratie n’existait pas. Le président Abdou Diouf héritier de cette même idéologie socialiste a fini de propager cette politique durant tout son règne. Attendant une rupture avec le président Abdoulaye Wade qui prônait la démocratie au cœur de ses actions, le pays est entré à l’air du libéralisme. Un courant de pensée qui prône la défense des droits individuels, subjectifs. Le président Macky Sall, poulain de Wade a aussi développé cette idéologie du libéralisme importée par les colonialistes jusqu’à nos jours.
Une rupture de ces idéologies politiques colonialistes s’annonce par cette jeunesse sénégalaise d’aujourd’hui qui se reconnaît en Ousmane Sonko avec «Pastef les patriotes» et Bougane Guèye Dany, leader de la «Coalition Gueum Sa Bopp» «Croire en Soi».
Ces deux leaders qui prônent l’anti système ont fini par convaincre la majorité de la jeunesse pour un changement radical des paradigmes. Ousmane SONKO prônant l’anti système dans ses discours malgré qu’il s’est retrouvé au cœur de ce même système a fini de convaincre une grande partie de la jeunesse. Bougane Gueye Dany, constant à cet appel contre le système a matérialisé cette révolution avec un appel à l’adoption d’une nouvelle idéologie qu’est le «Sénégalensis». Un courant non expérimenté en profondeur mais qui ne dit pas son nom vu l’adoption de cette idéologie à travers les valeurs civilisatrices du Sénégal qui restent le « Geum Sa bopp, le Joom, le Ngor, le fulla et le Fayda»
En 1968, le Sénégal, et plus précisément, Dakar, sa capitale est secoué par une vive contestation étudiante et syndicale, avec son lot de morts, moins lourd certes que sous le régime « libéralo-socialiste » du président Macky Sall. Après des années d’accalmie, Senghor a quitté le pouvoir le 31 décembre 1980 pour céder le pouvoir à son premier ministre d’alors Abdou Diouf, qui fidèle à la vision socialiste de son prédécesseur gardera la même conduite entraînant ce qu’on appelait à l’époque « la fuite des cerveaux » et ce qui est aujourd’hui un vécu permanent « les maitrisards chômeurs » avec le chômage ambiant des jeunes.
Avec l’ouverture démocratique, Abdoulaye Wade, même s’il est un ancien dans l’arène politique, comme les jeunes leaders Ousmane Sonko, Bougane Guèye Dany, était porteur d’espoir pour la jeunesse sénégalaise.. Déterminé, il fera face au régime socialiste, avec vers les années 1988 jusqu’en 1993, des manifestations violentes, des morts.
L’an 2000 marque la première alternance. Mais malgré l’arrivée du nouveau régime libéral, la vision occidentale sera toujours dominante, et même si avec les changements constitutionnels, les mandats seront limités à 2, Wade a clairement exprimé sa volonté de voir le pouvoir rester entre les mains des libéraux « pendant 40 ans ». Comme Diouf son prédécesseur. Souhait qui semble en voie, avec sa succession par un homme qui avait battu campagne en 2007 pour sa réélection.
Mais c’est une jeunesse déçue qui le fera déguerpir du pouvoir, malgré sa volonté de léguer le pouvoir à son fils Karim Wade. Comme l’homme qui l’a formé, Macky Sall porteur d’espoir est aujourd’hui en fin de règne, une grosse déception pour la jeunesse qui ne se voit que dans la vision nouvelle des jeunes leaders. Ce qui au-delà du Sénégal est une nouvelle mentalité africaine.
Pourquoi ? Parce que pour ces jeunes leaders, l’ Afrique ne pourra être développée que par ces fils et filles, des jeunes. Une vision qui commence par la nécessité absolue de « Croire en soi» ou «Gueum Sa Bopp». Comme le Sénégal, plus largement l’Afrique, vues ses ressources, ses potentialités est le plus riche continent du monde.
Mais depuis les années d’indépendance à nos jours, ses dirigeants se glorifient des résultats insuffisants, inappropriés et inefficients. Car la pauvreté et le chômage semblent s’être accentués ainsi que les scandales en toute impunité. Le socialisme comme le libéralisme n’ont rien apporté pour l’essor du pays, du continent.
Au Sénégal, au Mali voisin, au Burkina, au Tchad et d’autres pays africains, les jeunes semblent exiger une nouvelle vision, mais portée sur la valorisation du potentiel africain, mais surtout décoloniser des visions occidentales.
Radicale au début du Côté de Sonko, elle s’assouplit pour tenter de se départir de xénophobie. Mais le pouvoir à quelques des élections tente de lui donner une autre image, allant du Salafisme ou l’islam radicale, voire terroriste à la manipulation de la jeunesse.
Bougane Guèye Dany, leader de la Coalition Gueum Sa Bopp, deuxième de l’opposition après les élections locales sénégalaises, vit l’oppression sous une forme fiscale et une tentative de liquidation financière et des diaboliques d’une partie de l’opposition. Pourtant tous les deux ont la confiance et l’espoir de la jeunesse, une population plus que dominante selon les statistiques démographique.