Élisabeth Diandy ne manque pas de témérité. Engagée comme femme de ménage par un vieux couple à Nord Foire, elle s’est fait le double des clés de leur chambre pour ensuite en dérober la somme de 3.000.000 de francs. Poursuivie pour vol avec usage de fausses clés au préjudice de l’employeur, elle comparaissait, hier, avec son époux avec qui elle a partagé le butin. Ils seront fixés sur leur sort le 17 août prochain.
Le devoir d’un époux, c’est de faire revenir sa femme à la raison et l’inciter à se mettre sur le droit chemin. Mais, le sieur Lys Ndarombouthe Gomis fait l’exception. Son épouse, Elisabeth Diandy, officiant dans une maison à Nord foire en tant que femme de ménage, n’a trouvé rien de mieux à faire que de voler les trois (3) millions de francs de son employeur. Ayant raconté son forfait à son mari, celui-ci a partagé le butin avec elle et s’est acheté une nouvelle moto. En effet, Elisabeth Diandy travaillait pour un couple retraité, Téné Mara Badiane et Alioune Badiane. Dès son arrivée à la maison, ces derniers lui ont clairement signifié qu’elle n’avait pas accès à leur chambre conjugale.
Mais la ménagère qui avait en tête une entreprise délictuelle a dupliqué la clé de la chambre et l’a gardée. Un beau jour, elle a profité de l’absence de ses employeurs pour ouvrir la pièce et emporter 3.000.000 de francs. Aussitôt, le couple qui avait constaté le vol a commencé à faire des investigations pour connaître l’auteur. Mais, les recoupements ont permis de désigner leur domestique comme la responsable des faits. Ainsi, ils ont porté plainte contre elle et l’enquête menée par les policiers a permis de découvrir que son époux était le receleur.
Entendue par les éléments enquêteurs, Elisabeth Diandy a fait savoir qu’elle avait volé l’argent en deux tranches. Premièrement, elle a volé un million et le lendemain, elle est revenue prendre les deux millions. Des propos qu’elle a réfutés, hier, à la barre en déclarant qu’elle a volé l’argent en une journée.
«Quand elle m’a avoué qu’elle avait volé l’argent, je lui avais conseillé de ne pas reconnaître le vol parce que je l’aime et en plus, elle est la mère de mes enfants»
Agée de 25 ans, Elisabeth Diandy a reconnu, sans ambages, les faits de vol avec usage de fausses clés au préjudice de l’employeur pour lesquels elle est poursuivie. Quant à son époux, il a contesté les faits de recel. À l’en croire, son épouse avait menti sur la provenance de l’argent. « C’est à moi que mon épouse a remis une partie de l’argent. Mais, elle m’a auparavant révélé avoir ramassé une enveloppe d’un million.
Bien avant cela, j’ai constaté qu’elle dilapidait de l’argent alors que ce n’est guère dans ses habitudes car nous n’avons pas les moyens pour nous offrir du luxe. C’est quand il ne restait que la somme de 700 000 francs qu’elle m’a remis une partie avec laquelle j’ai acheté une nouvelle moto estimée à 500 000. Je me rendais au travail à pied », s’est-il défendu.
Pourtant devant les enquêteurs, il avait soutenu avoir acheté la moto avec l’argent qu’il avait gagné d’un marché. Plombier de profession, Lys Ndarombouthe Gomis poursuit : « C’est le jour de sa convocation qu’elle m’a avoué son forfait. Je lui avais conseillé de ne pas reconnaître le vol parce que je l’aime et en plus elle est la mère de mes enfants. C’est pour cette raison que j’ai voulu la protéger.» À peine articulés ces mots, le représentant du parquet peste : « C’est toi le plus grand voleur ! C’est toi le responsable ! En cette période de conjoncture, personne n’égare une enveloppe d’un million. C’est toi qui devais lui demander de retourner cet argent ! »
La partie civile réclame la somme de 7.000.000 de francs pour toutes causes de préjudices confondus
Agée de 73 ans, Alioune Badiane, la partie civile, déclare avoir depuis longtemps remarqué les agissements de leur femme de ménage. « C’est notre clé qu’elle a perdue et lorsque je la lui ai demandé, elle m’a ouvertement dit l’avoir trouvée et jetée puisqu’elle croyait que c’était une vieille clé. Mais, à notre grande surprise, un mois après, elle nous remet la clé qui était supposée perdue.
Elle dit l’avoir retrouvée sous le tapis qui se trouve dans le salon. Et il s’est avéré que c’est la même clé lorsque je l’ai essayée. C’est après avoir constaté le vol que nous avons saisi la gendarmerie de la Foire. »
Prenant la parole, l’avocat de la partie civile, Me Baldé, a réclamé la somme de 7.000.000 de francs pour toutes causes de préjudices confondus. La robe noire a également demandé au tribunal d’ordonner au profit des plaignants la restitution des scellés parce qu’il s’agit du produit du vol à savoir les 500 000 francs qui restaient du butin, la moto et les téléphones portables achetés.
Convaincu de la culpabilité des prévenus, le substitut du procureur a requis à l’encontre de Lys Ndarombouthe Gomis et Elisabeth Gomis des peines respectives de 6 mois et de 3 mois ferme. L’avocat qui assurait les intérêts des prévenus a plaidé une application bienveillante de la loi pénale. L’affaire mise en délibéré, le tribunal rendra sa décision le 17 août prochain.