C’est en 1921, de retour d’exil et installé à Ndiarème (Diourbel), que le Cheikh Serigne Bamba, Ahmadil Khadim, Borom Touba, fondateur de la Confrérie des mourides du Sénégal, donna l’ordre d’instituer le Magal chaque 18 Safar. Par ce Ndigel, de fermes instructions sont données aux talibés de le célébrer chaque année à cette date du départ en exil du Cheikh, le 21 septembre 1895. Afin de l’accompagner dans ses remerciements à son Seigneur, pour la gloire qu’Il lui a accordée sur ses ennemis, le colon français, qui voulait l’écarter de son Créateur en essayant d’annihiler sa foi intacte pour son Seigneur. Peine perdue….
Selon Serigne Moustapha Mbacké Abdou Woudod, coordonnateur à Diourbel de la cellule du Kurel Wajjal Magal gi, chargé de l’organisation du Magal de Touba,, le premier Magal a été institué et célébré par Serigne Touba en 1921 à Diourbel. Ensuite, par Cheikh Modou Moustapha Ibn Serigne Touba. Ce n’est qu’avec l’avènement de Serigne Fallilou Mbacké, 2ème Khalife de Serigne Touba, que le Magal a été déplacé une bonne fois pour toute à Touba, renseigne-t-il.
Depuis lors, constate-t-il, les pèlerins ne font plus escale à Diourbel, mais ne font que la traverser pour se rendre directement à Touba pour le Magal, ignorant malheureusement pour beaucoup, que c’est à Diourbel que tout est parti. Et manquant par-là, de faire leur devoir pour Diourbel, la seule ville où le saint homme a séjourné 16 ans.
En un moment donné, explique-t-il, les Diourbelois ont décidé de revendiquer leur part du Magal. Mais, depuis 2012, avec l’avènement de Serigne Sidy Makhtar Mbacké-Serigne Touba, 2ème Khalife parmi les petits-fils de Serigne Touba, le Kurel Wajjal Magal Gi, sur son Ndigel a donné le ton pour la célébration du Magal chaque année à Diourbel.
Ainsi, une semaine avant le Magal, en prélude, l’organisation de la caravane “Sur les pas de Serigne Touba” est instituée par le comité d’organisation que préside Serigne Bassirou Mbacké ibn Abdou Khadr. Il indiquait les localités à visiter pour annoncer la célébration du Magal. Ils l’ont fait à Saint-Louis, à Louga et même à Bambey.
C’est justement depuis Bambey que le coordonnateur Serigne Moustapha Mbacké Abdou Woudod nous a expliqué que les Diourbelois se sont ouverts aux responsables de la caravane pour revendiquer leur place dans cette caravane, parce que, pensent-ils, il n’y a pas une ville au Sénégal plus méritante comme Diourbel dans la vie du Cheikh.
C’est en 2012 que la caravane a commencé a donné le ton pour la célébration du Magal à Diourbel et cela a coïncidé avec la célébration du centenaire de l’arrivée de Serigne Touba à Diourbel en 1912. C’est de ce pas que les revendications du Kourel Wajjal Magal gi de Diourbel sont portées pour aboutir, avec le Ndigel de Serigne Sidy Mokhtar Mbacké, qui avait validé la cause de Diourbel pour que, désormais, le ton de célébration du Magal ou Wajjal Magal Gi, se fasse à Diourbel.
C’est ainsi que depuis 2012, chaque année, la caravane sur les pas du Cheikh se termine à Diourbel pour démarrer les activités du Magal. Le coordonnateur de la cellule de Diourbel pour l’organisation du Magal, Serigne Moustapha Mbacké Abdou Woudod est heureux de savoir que c’est sur leur initiative que les pèlerins ont découvert que c’est à Diourbel, seulement, où Cheikhoul Khadim a séjourné 16 ans. C’est à Diourbel où ils ont découvert la mosquée où il priait, l’arbre où il avait reçu le prophète Mohammad (Psl), la moquée et la maison où il a été mis d’abord en résidence surveillée avant la maison de Médinatoul Moubarak.
Pour le coordonnateur, tout cela n’est que bénédictions pour le pèlerin qui va à Touba pour le Magal et que Wajjal Magal Gi constitue des retombées économiques pour la ville de Diourbel. Serigne Moustapha Mbacké Abdou Woudod Woudod estime que ces talibés qui traversaient Diourbel pour se rendre à Touba, par méconnaissance, laissant derrière eux tous ces bienfaits que Serigne Touba nous a légués à Ndiarème (Diourbel), avec cette découverte du potentiel religieux et des sites qui consacrent la vie de Serigne Touba, durant 16 ans, à Diourbel, forcément ils vont devoir faire escale à Diourbel pour profiter de tous ces bienfaits avant de se diriger sur Touba.
Pour le coordonnateur, tous les pèlerins conscients de l’importance de Diourbel dans la vie de Khadimou Rassoul, doivent pouvoir comprendre combien cette ville compte dans son Magal, parce que ce que Serigne Touba y a laissé n’existe à Touba : la chambre qu’il occupait, la maison où il a vécu 16 ans, n’existent nulle part ailleurs. Donc, de l’avis de Serigne de Moustapha Mbacké Abdou Woudod, Diourbel doit valoir pour Touba ce que Médine vaut pour La Mecque : un passage obligé, presque une obligation, pour tous les pèlerins qui se rendent à Touba, à l’aller comme au retour, et qui souhaiteraient revivre les moments de présence intenses, de sacrifice et de dévotion du fondateur du mouridisme, Mame Bamba, Cheikh Ahmadou Bamba, à Diourbel, et se recueillir sur les sites où il a consacré tout son temps, ses minutes et ses heures à adorer son Créateur, notre Créateur, Allah-SWT ; étant sur les traces du prophète Mohamed (Saw-Psl), qu’il a servi durant toute son existence.