Zircon de Niafrang : Levée de boucliers des populations contre la société Astron; trois personnes arrêtées

L’affaire du zircon de Niafrang qui concerne les quatre villages (Kabadio, Kounkoudiang et Bandjikaky) continue de susciter la colère des populations. Ces dernières disent vouloir exploiter le zircon par eux-mêmes et disqualifient, de fait, la société australienne Astron Limited, attributaire, en mai 2017, d’une autorisation d’exploitation de petite mine de minéraux lourds sur le périmètre correspondant à la dune de Niafrang.
 
En effet, ces populations dont une partie s’était opposée au démarrage du projet, indexent des manquements sérieux dans le processus ayant conduit à cette attribution. Elles estiment avoir été exclues de l’étude d’impact environnemental en violation de l’arrêté N°9468 MJEHP-DEEC du 28 novembre 2001 portant réglementation de la participation du public à l’étude d’impact environnemental. Dans un document dont nous détenons copie, elles accusent la société Astron de manipulation, de s’engager « dans une voie qui a semé le trouble, divisé la communauté, détruit des relations familiales, le tissu social s’est effrité et notre communauté s’est déchirée ».
La communauté des villages de Kabadio, Niafrang, Kounkoudiang et Bandjikaky reproche à Astron d’avoir muté le permis d’exploitation au nom de la société Senegal Mineral Resources (SMR) S.A « dont les dirigeants ne sont autres que les représentants de Astron au Sénégal », selon eux. Un permis arrivé à expiration sans que l’exploitation n’ait démarré, constatent toujours les populations. A ce stade, avec l’introduction d’une demande de renouvellement du permis hérité de Astron, elles estiment qu’aucune entente n’a été ficelé avec ladite société.
 
Lors d’une réunion tenue le jeudi 29 septembre 2022 à la sous-préfecture, les populations, par la voix de leurs représentants, ont rappelé qu’elles ne s’opposent pas systématiquement à l’exploitation du zircon mais, pour la préservation de leur cohésion sociale, rudement mise à l’épreuve par les agissements de Astron et SMR, elles récusent catégoriquement et définitivement ces deux sociétés et s’opposent au renouvellement de leur permis d’exploitation. Une déclaration commune, signée par les quatre chefs de village a été remise au Sous-Préfet à cette occasion.
« Notre communauté ne sera pas la victime de plus dans la boulimie de certaines sociétés internationales qui viennent exploiter nos ressources, détruire notre environnement, se remplir les poches et retourner d’où elles sont venues en nous jetant des miettes… Nous avons décidé d’exploiter ce zircon par nous-mêmes et pour nous-mêmes… Nous allons créer une société dont les seuls propriétaires sont nos populations. Chaque village sera représenté par son chef de village, un conseil d’administration sera installé et un administrateur principal désigné. Le capital de cette société sera détenu à 100 % par notre communauté. C’est au nom de cette société que nous allons adresser, au ministre en charge des Mines, une demande d’exploitation de notre zircon », lit-on dans la déclaration.
 
Au Président de la République Macky Sall et au Ministre Oumar Sarr, ils demandent de soutenir les populations de Fogny Diabang dans ce nouveau modèle d’exploitation des ressources plus profitable aux populations. « Qu’ils trouvent une solution avec Astron et ses alliés et nous donnent le permis d’exploiter nos ressources par nous-mêmes et pour nous-mêmes ». 
Toujours dans cette affaire, le sieur Idrissa Diedhiou, suite à une sortie médiatique, a fait l’objet d’une sommation interpellative par les jeunes de la localité. Il est menacé de plainte auprès du procureur de la république pour « abus de confiance » après ses propos que contestent les jeunes qui l’accusent d’être mandaté par le représentant de Astron au Sénégal. Selon nos informations, Diedhiou a été cueilli hier par la gendarmerie de Diouloulou, après des menaces dont ont fait l’objet, le chef de village de Djignaky et celui de Kabadio, de la part d’individus se réclamant du Mfdc. Deux d’entre eux ont également été arrêtés par la gendarmerie selon nos sources.

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