Révision des contenus du discours – un mal nécessaire au Sénégal

La sémiologie au service de la non violence verbale : du parler franc au parler vrai

C’est le ton qui fait la musique. Et selon les saisons de fruits bénéfiques aux hommes, l’on constate que la musique qui se joue, surtout en ce moment, n’est qu’une réplique à l’antienne. Du déjà entendu et qu’on raconterait à d’autres, pas à la vieille école issue du 20ème siècle, parmi eux, les heureux survivants dans ce 21ème siècle, dont Joseph Proudhon prophétisait qu’il sera spirituel ou ne le sera pas.

Ce qui est loin d’être le cas à la grande déception des socialistes scientifiques et utopistes. Même si tous les accessoires, ustensiles, gadgets nécessaires à la consommation conforme des ménages sont présents, un nouveau siècle qui n’inaugure guère une nouvelle ère de cette sous réalité spirituelle, jadis vécue intérieurement par l’être humain. Tout acteur épanoui et civilisé qu’on est, citoyen électeur pacifiste ou agressif, mais justiciable et contribuable soumis aux lois et règlements qui forcent la compréhension et l’adhésion du croyant aux règles en vigueur. Donc une personne humaine, apte à la résilience, ouverte, non égoïste et tolérant, tel que la cité idéale seule peut sommer d’engendrer un tel être. L’humanisme au sens véritable du terme comme on le voudrait.
C’est ainsi que l’on convoque les prêcheurs islamologues, les prêtres religieux, les Imams officiant et les grands tribuns de la plèbe qui ont accès à la tribune constamment pour qu’ils prêchent régulièrement le sermon sur le dogme et les préceptes coraniques de l’Islam divin ou des saintes écritures, dont la Thora (Deutéronome-Pentateuque), l’Injil et le Zabur. Des Saints livres recommandés par Dieu pour éclairer l’humanité en faisant sortir les hommes des ténèbres vers la lumière, comme au temps du prophète Israélite, conducteur du peuple des Hébreux, Nabilaï Moussa (Moïse). La somme théologique en soi est aussi une partie de la genèse rappelée au Prophète Mohamed (Psl) qui le fait compter au nombre des Messagers célèbres et bien aimés du Dieu d’Abraham (Ibrahim, paix soit sur lui dans tout l’Univers), l’ancêtre commun aux quatre religions révélées.
Ceci étant dit, ce n’était donc que dans l’unique but de partager les belles notes de la divine musique qui se compose de sonorités rythmées et se joue sur un air de symphonie harmonieuse qui fait la beauté du discours prêché à l’oreille, à l’audition d’un délicieux et soutenu argumentaire pleine de sensibilité. C’est dire combien il reste important d’avoir un esprit large, préoccupé par ses sens dans l’instant captif des points de vue les plus élevés et concrets qui est art de dérouler un prononcé suave ou discours faisant acte de foi. Ce n’est donc pas la voix imperceptible de ces êtres obséquieux, animateurs exubérants, beaux parleurs démagogues, acteurs aptes à manipuler et à détourner le sens commun de ses objectifs, auteurs de tants d’égarements sur la voie droite quand ils débitent un discours de chapelle, reprennent des querelles de tarikhas ou se font prosélytes de tel ou tel mentor. Chacun cherchant à rivaliser d’érudition et de connaissances vaines avec l’autre camp, sans jamais pouvoir garder raison en tout état de cause. Or dans l’esprit et la lettre coranique le meilleur d’entre les hommes est celui là qui apprend le livre et l’enseigne aux autres, qui ne l’ont jamais assez suffisamment acquis à profusion pour en partager autant avec d’autres de leur catégorie ou dans leur entourage, sans avoir besoin de se référer à des érudits et exégètes du texte coranique, reconnu comme parole de Dieu adressée aux Hommes par l’intermédiaire du prophète Mahomed (Psl). Qu’on se comprenne bien…

Le phénomène insécuritaire installe la psychose, fille de l’état de peur

Le rythme étant défini comme la cadence imprimée ou à imprimer à un cycle long ou court de perception auditive ou visuelle, le mouvement indiqué par les sermons doit donc servir à resserrer les lignes, maintenir les rangs, aligner les troupes qui se trouvent derrière l’officiant Imam, ou assis en face du prêcheur du Vendredi, pour raffermir leur foi à tous et toutes, et embellir l’adhésion des nouveaux convertis à l’Islam en leur rappelant les préceptes de base du code éthique commun. Car une idée n’est bonne qu’à la condition qu’elle relève du bons sens commun.
Justement, pour revenir à notre sujet, à propos de la violence et par rapport au code éthique, la seule question qu’on est amené à se poser est de savoir : en cas de condamnation par injection de dose létale ou mort lente, par pendaison sur la place publique ou lapidation, devant un peloton d’exécution ou passé au sabre du bourreau volontaire, qu’est-ce qui est mieux indiqué pour rendre la mort moins atroce à un auteur de crime d’homicide ?
Quelqu’un qui a été reconnu auteur de tels actes, donc coupable à punir, est-il dispensé de sanction si son irresponsabilité est attestée et avérée par un jury d’examen ou commission judiciaire ? Il ne s’agit pas ici de renier les droits de l’hommiste ni de prôner incidemment l’application de la sharia tout en la révérant ipso facto. Non, loin de là notre intention. Elle n’est pas non plus de remettre en cause le principe d’égale vie qui reste sacrée et imprescriptible pour tout un chacun(e), mais d’examiner à fond la nature humaine en soi, telle que Dieu a façonné notre âme et nous l’a insufflée souffle de vie, comme l’attestent Ses Anges et dans l’Histoire de l’Humanité, Ses Envoyés prophètes, apôtres et messagers qui ont révélé ce que le Dieu universel leur a confié révélation faite aux hommes.
De cette sorte, il appert inadmissible que, des siècles et des millénaires révolus, du début de l’Humanité à nos jours, de constater la persistance de la panacée anti-civilisationnelle qui est devenue un phénomène inquiétant de pratique d’échelle de la violence terroriste aveugle et des agressions barbares et sauvages de citoyens innocents.
Il est donc anormal d’assister à une hausse disproportionnée du sentiment généralisé de peur, si répandu aujourd’hui dans toutes les sociétés qu’il est maintenant devenu un phénomène urbain récurrent de violence latente et d’insécurité disséminée à tous les niveaux dans tous les secteurs, branches et domaines d’activité et lieux de socialisation et d’hébergement de regroupements humains.
À force de l’avoir relativisé – à tort ou à raison ? – voilà le phénomène qui se mue et s’installe «psychose collective» née de l’état de peur chronique. C’est ici qu’on va rétablir la vérité faussée de ce mensonge persistant sans consistance et qui ne saurait profiter aux commettants. Comme bien mal acquis qui ne profite jamais, la violence n’est pas la même panacée absolument partagée par tous non plus, de Rome à La Mecque, malgré que ce soit le même Dieu qui recommande miséricorde, pardon et repentir et qui permet l’application de la Loi du talion.
Cependant, même si «provoquer l’absurde est la seule façon de réussir l’impossible», selon Albert Einstein, il n’est pas rare de voir l’égoïsme de certains interférer dans la destinée humaine en raccourcissant la vie d’un être innocent sans droit ni raison et lui constituant tort et perte injustement.
Ces agresseurs, bandits de grands chemins, actionneurs de ceinture explosive, poseurs de bombe et kamikazes de voitures piégées, n’ont l’art que de susciter le sentiment global de haine et de colère des gens. Un art de la provocation corrélé à des actes posés qui décrivent plus une dynamique d’insécurité qu’ils ne réussissent véritablement à restaurer des confiances perdues.
Cette situation d’insécurité, mère de la psychose collective, doit elle-même être traquée jusque-là dans ses derniers retranchements, avant que le phénomène urbain corrélé et récurrent de la violence sociale banalisée et gratuite, n’aille atteindre des seuils maxima aux pointes élevées dites “record”. Mais qu’à cela ne tienne, l’insécurité n’est pas en soi l’insécurité elle-même ; elle n’est que le reflet d’un sentiment insécuritaire irréel, voire fictif qui fait passer l’autre dans la conscience de soi pour un méchant gars, un dangereux type, une crapule ou monstre né, en se basant sur la relation émotionnelle que lui impose l’autre face du miroir, la télévision, cette boîte à image qui donne le meilleur reflet de la société par elle-même par toutes ces mutations à l’œuvre et ses gestations à l’interne, en cours et en transition perpétuelle vers son évolution dans le futur. Or si ce sentiment de haine pour l’autre, qu’on suppose être un ennemi potentiel, notre virtuel agresseur, point et domine en nous, alors irrémédiablement la noire haine va s’installer progressivement, prendre ses quartiers dans la tête des gens, y faire habiter la peur et le réflexe de haïr gratuitement l’autre qui n’est pas comme nous et qu’on juge sans cœur ou assassin. C’est le début de l’intolérance manifeste envers des êtres bien portants comme vous et nous, des sujets-citoyens doués d’esprit comme chacun(e) de nous, que nous soyons peu ou prou dotés par la nature. À la seule différence que ceux qui sont exposés à cette latente et manifeste haine sont plus des responsables politiques, des dirigeants d’entreprise, des élus locaux que nous les citoyens ordinaires, pris dans la nasse et sur qui impacte cette injustifiée – réelle, supposée vraie ou fausse ?- haine. Parce que tout simplement, une meute d’inconnus assoiffés de sang, sont affamés de pouvoir à un tel point que le fait de tuer – meurtre, assassinat – n’est rien à leurs yeux qu’une colonne de fourmis exterminée.
On a donc affaire ici à deux types de citoyens-assassins, aux aguets à chaque coin de rue et qui sont nos potentiels agresseurs. Des tueurs cachés, à l’affût et prêts à agir contre la personne, pour exercer sur elle leur mal-sorcier bien niché dans les coins sombres des cheminées de leurs systèmes nerveux en faillite contre le système. Ils ont certes le même Dieu, le même souffle de vie et la même carapace humaine que nous, mais qui nous dit que Dieu est si soucieux de leur cause et de la nôtre ? Ou si quelqu’un d’autre a le souci de se trouver là au bon moment, pour nous tirer d’affaire en protégeant nos vies contre ces agresseurs ? Où est passée la justice ? Où est cachée la police de proximité ? Qui sera notre sauveur ? Si ce n’est l’homme lui-même point d’autre moteur à l’expression d’un self ou légitime défense.
Ce qui l’illustre le plus au Sénégal, c’est l’affaire Ndiaga Diouf, du nom de cet lutteur, membre du groupe de nervis envoyé contre le maire de Mermoz Sacré à Baobab et qui en est revenu de cette expédition punitive, d’acteurs politisés contre un rebelle politique, avec la vie en moins : par logique de légitime défense invoquée à l’appui de la cause mise en tort contre Barthélémy Dias.
Il n’est donc pas étonnant que le Ps aie essayé cette stratégie du Pds contre ses adversaires récalcitrants – comme le marteau contre Talla Sylla ou le mystère de l’assassinat de Me Sèye – contre lui-même et ses militants pris dans la tourmente et confondus aux commettants, dénoncés mauvais acteurs (Bamba Fall, maire de la Médina et ses camarades de parti) et pris dans la nasse comme attitrés commanditaires des nervis mis en cause dans le saccage du siège de la Maison du parti à Colobane le 5 mars 2016. Une plainte contre X qui vaut au parti le plus vieux du Sénégal ses déboires actuels.
Or ces pratiques collectives sur des lieux de socialisation et d’expression de la pluralité ethnique et de la mixité culturelle du pays ne sont plus ces carcans jadis aptes à soumettre une société civile, restée un peu trop souveraine d’elle même, mais vigilante sur elle-même et très critique à l’égard de ses gouvernants. Comme dans les années 70. Une classe moyenne à qui reviendrait toujours le dernier mot en temps d’élections, car étant la classe sociale la plus consciente, la plus formée mais qui ne constitue qu’une minorité -de blocage- active appelée à conduire l’historicité un jour au sein des structures étatiques. La nation entière comptait beaucoup sur toutes ces composantes, réunies dans toute leur diversité biologique, debout sur tous les champs spatio-temporels à l’historicité, sous toutes ses dimensions anthropologiques et culturelles. Car l’autre qui a toute sa tête, ne provient que de notre sein qui est sa matrice républicaine, est donc un de nous, mais manque de vigilance et de prudence pour nous ses contemporains sur les routes, allées et avenues, quand il fonce à fond, les pieds à l’étrier ou sur les pédales, et en vienne à nous ôter accidentellement la vie sur la voie publique avant de fondre dans la nature en s’enfuyant. Pour cause d’homicide volontaire ou volontaire commis, et délit de fuite constaté. Voilà ainsi de nouvelles victimes dont on ne se préoccupe guère de l’avenir qui les concernait, au moment de leur disparition. C’est donc là autant de ressources humaines gaspillées, perdues inutilement, pendant que les impunis commettants et auteurs courent toujours, continuent d’agir sans risques de peine ni d’arrestation rencontrés sur leur chemin, ils courent et font comme bon leur semble, en nous transformant en des proies faciles.
Autant de crimes et châtiments corporels qui sont restés impunis, autant de vérités effacées, aux cous tordus, par l’égoïsme pur et à l’état brut de criminels en puissance. Des auteurs de crimes odieux et gratuits perpétrés «actes barbares et violents», qui ont abusé gratuitement de citoyens malchanceux de s’être trouvés là au mauvais moment. Ce qui ne leur a offert d’autre choix que de devenir des victimes potentielles, dérangées, agressées, blessées et lésées. Or pour canaliser une telle population, de plus en plus importante, mobiliser des moyens biométriques et électroniques de télésurveillance modernes et des scanners autoroutiers, avec des effectifs des forces de sécurité renforcés et suffisamment bien déployés sur l’ensemble du territoire et à ses frontières, est une bonne chose certes. Mais pas assez opérationnel comme dispositif plus que ne le serait le contrôle social exercé au sein des populations par elles mêmes sans qu’elles ne soient portées à rendre justice par elles mêmes. Mais jouant un rôle préventif et dissuasif assez prononcé qui puisse garantir la coexistence pacifique entre les populations d’une même communauté dans leurs différences acceptées et leur liberté du culte assurée. Avec esprit de solidarité, sens du partage et don de soi, chaque acteur devra œuvrer pour le bien de la communauté par altruisme, bienfaisance, générosité (volontariat, bénévolat, humanitaire, social).

Œuvrer pour le bien de la communauté par altruisme

Le mal est là : les repères familiaux étant rompus, la société ne repose plus sur rien sans une telle action d’envergure si l’État ne se substitue à ces rôles et secteurs défaillants. Car c’est de là que vient la peur qu’on a des gens de la banlieue, aussi bien pour ceux qui y vivent et qui ne s’y sentent pas en sécurité, que pour les autres habitants des autres parties de la ville chez qui l’image effet “bombe démographique” de la “banlieue qui explose” n’est jamais absent dans les flux de conscience des ces esprits devenus méfiants à souhait. Une crainte d’ailleurs faussement entretenue par facilité, pour mieux occulter les réels problèmes que posent la banlieue et sa jeunesse dite “extravertie”, “laissée pour compte”, “exclue”, “marginalisée”, “frappée de précarité”.
On retrouve là encore le système accusatoire des stéréotypes indexés. Aucun des fondements de l’analyse qui jaugent ces ressorts sociaux ne permet d’assurer l’endiguement du phénomène sur deux générations, de sorte que le capital culturel équilibrerait la société dans ses mêmes fondements de l’analyse. Un fossé qui s’élargit d’autant plus que parents et grands-pères, géniteurs et ancêtres n’ont rien prévu contre la mondialisation-globalisation des phénomènes urbains ambiants récurrents que sont les faits de pensée, les pratiques innovantes et les représentations nouvelles acquises d’aires culturelles influentes. Premier signe qui le montre, c’est la révolution internet.
Second indice, l’école publique laïque, est elle-même entrée en concurrence avec les écoles coraniques qui pullulent désormais, ainsi qu’avec les instituts et établissements privés d’enseignement et de formation, en foison, et n’arrive plus à assurer correctement l’éducation des jeunes pousses par un programme cohérent déroulé à la cohorte générationnelle : acquisitions de nouvelles connaissances, consolidation du sens civique, partage des bons principes démocratiques et religieux etc. Un tel décalage entre démission des parents et faillite de l’école, ne se comble pas automatiquement, comme jadis auparavant, lorsque nos États sortaient fraîchement de la période coloniale, la construction de l’État national avait été un fait réel et politique facilité dans ce sens et englobait toute la nation, avec le peu de moyens de bord qu’on avait en équipements et en infrastructures, en qualité de ressources humaines et compétences avérées disponibles. Ce qui signifie échec de la laïcisation.
Troisième et dernier indice, le levain culturel, qui faisait que la musique adoucit les mœurs, quand le théâtre vulgarisait les préceptes moraux dont les interdits et le proscrit, tout comme le sport permettait de fraterniser et de développer une saine et utile émulation en compétition, par pédagogie et praxis, n’existe plus. Car toutes ces connaissances et qualités, nécessaires à l’épanouissement humain, se valent désormais dans la médiocrité et se rejoignent en un point de convergence : la rupture de la chaîne de transmission du capital culturel. Ce qui obligeait, jadis, à tous d’avoir l’humilité en partage n’existe plus au sein de la classe moyenne, où chacun s’enorgueillit du peu qu’il détient et s’écarte noblement de tout ce qui est futile, par foi avérée et croyance attestée. C’est la faillite de la réappropriation du système ou renaissance culturelle.

Ne pas se rendre justice soi-même

Il nous fallait une petite révision, par le détour de ce court précis sur le sens du code éthique et la sémiologie du discours, pour sémiotiser (ici, sécuriser) davantage la société des hommes ordinaires en face de la société des hommes cruels, la horde sauvage portée par l’exercice de la violence toutes sortes. C’est cette tendance à être violent, à se montrer tel, qu’il faut bannir en notre sein, car c’est l’intention qui dicte l’acte en toutes choses. Donc sans bonne conscience, animée de bonnes intentions et de bonne volonté dans la praxis collective, jamais on ne saurait connaître le bonheur sociétal ni l’épanouissement collectif tant recherché par toutes les politiques de développement local humain et durable (Odd). La faute à qui si l’esprit est si borné à gauche et à droite, chacun ayant une part d’ange et une part de bête en lui-même ? Aucun malheur ne nous arrive de la part de Dieu si ce n’est ce que nos deux mains se sont acquis. L’Islam ne tolère pas l’intolérance et ne pardonne pas aux injustices, mais recommande la paix, la miséricorde, la tolérance islamique qui s’exprime «justice rendue sur appréciation valable et objective». Donc on peut rester laïc et rigoureux en Islam, si on sait respecter le dogme et observé l’application de la sharia avec intelligence. Afin de promouvoir le pardon public et la compensation financière, non pas ôter des vies innocemment ou équitablement, à tort ou à raison, à des coreligionnaires qui auraient ôté en premier des vies à d’autres contemporains et dont on jugerait qu’ils ne méritent plus de vivre un seul instant sur terre. Nul n’est juge ici-bas, Seul Dieu Est Juge Suprême (Yâ Hâkam) et Juge Arbitre (Yâ Haham). Aussi, dirons-nous que «juger un homme c’est se mettre à la place de Dieu» (J.P. Durand). Mais punir c’est châtier au nom de Dieu. Sinon l’acte de punition est réprimandé s’il manque d’autorité et de science, sens de toute bonne justice sachant être distributive.

Sémiologie du discours

Il s’agit d’abord de s’inspirer du Coran et d’autres livres saints pour rétablir le code éthique dans son sens pratique avant de le comparer texte de lois et coutumes aux autres codes pénaux en vigueur au monde, dans le fond et dans la forme, pour en juger de la conformité ou de l’exceptionnalité exclusive. Soyons francs du collier avec nous-mêmes pour promouvoir le parler vrai : on ne veut pas de la sharia greffée aux institutions de la République. L’État de droit est la seule règle, le dogme reste l’exception qui lui est étrangère. Comme le reconnaît le législateur romain, «Abrogata lege abrogante non reviviscit lex abrogata» (une loi qui a été abrogée ne renaît pas du seul fait de l’abrogation de la loi abrogative). Avis aux députés de la République désireux d’abroger la loi abrogative de la peine de mort de 2002.
La solution se trouve là : écouter tout le monde, comprendre tout le monde, assister tout le monde, aimer tout le monde, enseigner tout le monde, pardonner à tout le monde ou se préparer à la guerre de tous contre tous. C’est de cette manière qu’on pourrait passer du parler franc au parler vrai pour changer le sens du discours pratiqué, et réussir un passage en force vers le parler vrai productif et procréateur verbe divin du “sois” matérialisé et réalisé vœu, souhait, prière, demande, doléance, requête etc. Une crainte beaucoup plus facilement évacuée d’ailleurs qu’elle n’est plus réelle au fond, au temps où elle était au bord de passer pour fiction-politique prête à se dérouler dans la réalité du désordre assombrissant et apocalyptique. Que Dieu nous en garde, grâce à un dialogue social élargi, prometteur, ouvert et inclusif. Il en va de la devise partagée : «Un Peuple, un but, une foi».

 

7 Commentaires

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