Le Cncr alerte sur les risques d’insécurité alimentaire

Le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (CNCR) alerte sur les risques d’une crise d’insécurité alimentaire dans le nord du Sénégal.
Ce sont les agriculteurs, éleveurs, pêcheurs, sylviculteurs membres des 28 fédérations appartenant au Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (CNCR) qui tirent la sonnette d’alarme, suite à un suivi de la campagne agricole.
Selon un communiqué de presse reçu à l’APS, les organisations d’éleveurs et d’agriculteurs membres du CNCR présentes dans la zone sylvopastorale et dans la vallée du fleuve “prédisent une situation très difficile dans les mois à venir, en raison de la faible pluviométrie enregistrée dans la zone”.
Le texte avertit qu’”une longue période de soudure est à prévoir”. Il explique à cet égard que “l’absence de pâturage due à l’inexistence du tapis herbacé crée un manque de nourriture pour le bétail”, alors que “la productivité des cultures de décrue est affectée par le manque d’eau”.
“Cela engendre le bradage du bétail et une augmentation du prix des autres produits agricoles sur les marchés, ce qui a pour effet de diminuer l’accessibilité alimentaire et les revenus des exploitations familiales”, se désole le CNCR.
Qui estime que le démarrage hâtif de la transhumance noté depuis le début du mois d’octobre pourrait être une source de conflits dans les zones de repli autour de l’accès aux “ressources si des mesures ne pas prises”.

S’il reconnaît les efforts fournis par l’État, le CNCR “l’invite à déployer le plus tôt possible son dispositif de secours d’urgence, l’opération sauvegarde du bétail notamment […]”.

Il souhaite dans le même temps un appui à la production de cultures fourragères comme le niébé, le riz et le maïs.

 “Un suivi étroit de l’évolution de la production et de la disponibilité alimentaire doit également être assuré dans les prochains mois de manière à suivre l’évolution de la sécurité alimentaire des populations. L’appui aux communautés par la mise en place d’infrastructures permettant la conservation des productions est aussi à envisager dès maintenant”, souligne le CNCR.
Entre autres, il incite également les producteurs et productrices et leurs fédérations à mieux s’organiser pour veiller à une distribution équitable de cette aide tout en prévoyant des stratégies de résilience pour les prochaines années.
La redynamisation des comités locaux de lutte contre les feux de brousse, la confection des pare-feux et l’utilisation rationnelle des tapis herbacés sont également des actions dans lesquelles les communautés locales devraient s’engager. Les membres du CNCR sont invités également à anticiper les conflits potentiels autour de la transhumance.
Créé le 17 mars 1993, le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux est une organisation apolitique de la société civile dont l’objectif est de contribuer au développement d’une agriculture paysanne qui assure la promotion socio-économique durable des exploitations agricoles familiales.

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