Des gouvernants et du peuple – Double démission

«Les peuples sont comme les petits enfants, il ne faut que les bercer un peu pour les endormir.» Cette assertion d’Antoine Claude Gabriel Jobert témoigne du niveau de compréhension et d’absorption des messages des politiques par les populations. En réalité, elles dorment du sommeil des justes, parce que bercées par des sonorités émanant de plusieurs langues pour des maux de promesses. Le Sénégal ne déroge pas à la règle. Le juge Hamidou Dème a raison de dire : «Je démissionne d’une justice qui a démissionné». Parce qu’il faut le dire et le signaler, depuis notre accession à la souveraineté internationale, le débat est le même et se résume à l’hypertrophie présidentielle. C’est donc dire que le pouvoir Exécutif domine et contrôle l’ensemble des autres pouvoirs par une présence trop présente. En vérité, c’est le système qui est atteint par un cancer aux portes de la métastase politicienne. Promettant monts et merveilles lorsqu’ils sont à la recherche du pouvoir, ils tournent le dos à tout ce qui peut les déranger.

D’ailleurs, c’est ce qui explique que le Sénégal ne puisse pas bâtir des Institutions fortes sans oublier cet opportunisme béant qui touche presque toutes les couches à la recherche de profits. Aujourd’hui comme hier, les politiciens montrent de mauvais comportements copieusement copiés par une majorité de la population qui pense qu’il faut avoir une approche opportuniste pour se remplir les poches. Ceci pour dire que l’affaire Khalifa Sall entre dans ce cadre. Ce sont les mêmes pratiques, sinon les pires, que l’on reprend et que l’on met en place. Dommage ! Une course à la présidentielle devrait-elle pousser à adopter de telles démarches ? La question est posée avec acuité parce que le système actuel donne l’impression de liquider de potentiels adversaires politiques tout en protégeant d’autres dilapidateurs de deniers publics. Ce qui est “normal” car étant des caciques du système. Sinon, des pontes de l’Alliance pour la République (Apr) tout comme de Bennoo Bokk Yaakaar seraient entendus pour les mêmes causes.

Les rapports de différents corps de contrôle sont sous les coudes tandis que d’autres sont sous les fauteuils. Mais, à vrai dire, les politiciens tiennent en otage ce pays. Ils font la pluie et le beau temps. Pourtant, c’est le peuple qu’ils ont endormi depuis des dizaines d’années qui les a élus et continuera de le faire. Mais, comment comprendre que ce peuple puisse démissionner autant ? Comment comprendre que ceux qui sont censés être des sentinelles de la démocratie puissent démissionner autant ? Présentement, ils sont nombreux à fuir le pays pour périr dans les eaux de la Méditerranée. Ils sont nombreux à périr dans le désert du Sahara. Ils sont nombreux à vendre leurs biens pour espérer trouver des visas. Le peuple a démissionné oubliant qu’il est possible de changer le système. Comment ? En sachant sanctionner positivement comme négativement. En sachant élire et non démettre. Mais, surtout en sachant faire le très bon choix consistant à penser à une voie nouvelle portée par une voix nouvelle et qui pourrait ne pas appartenir à aucune chapelle politique. Cette voix qui viendra avec désintéressement pour enfin bâtir un Sénégal des valeurs, de la rupture, de la bonne gouvernance et des bons choix. Une voix qui sera une voix patriotique pour redonner espoir aux Sénégalais.

Une voix qui pourra redonner espoir à ces intellectuels qui ont adopté la politique de l’opportunisme, prêts à vendre leur savoir pour des considérations strictement pécuniaires. Une voix qui écoutera pour entendre le cri de son peuple qui aspire à vivre et non pas à survivre.

140 Commentaires

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