Directeur général de l’Agence de construction des bâtiments et édifices publics, Hmady Dieng est un membre fondateur de l’Apr. Tout en décernant un satisfécit au ministre de la santé pour la gestion de la pandémie, Mr Dieng entrevoit des solutions pour la relance de l’économie et appelle à la satisfaction de l’urgence de la tenue des élections locales.
Quatre mois se sont écoulés depuis le début de la pandémie au Sénégal. Etes- vous satisfait de la gestion de la maladie?
En ce moment précis de l’évolution de la gestion de la covid 19. Je rends grâce à Dieu qui nous a permis d’échapper aux affres de cette maladie. Je salue par la même occasion l’engagement des dirigeants de l’Etat, de l’opposition, des chefs religieux et coutumiers, de patrons de presse qui ont accepté de mettre tous leurs supports à la disposition pour la lutte contre la pandémie…. Tout au début de cette maladie, le président de la République a compris qu’il faut une unité d’actions de tous les acteurs et que face à cette maladie, il faut prendre en compte la dimension sanitaire et communautaire mais aussi la dimension sociale et économique.
Qu’est ce qu’il fait pour parvenir à cette unité ?
Le chef de l’Etat a mis chacun devant ses responsabilités. Il a rencontré l’opposition, les mouvements de la société civile etc. Il a aussi joué la carte de la prudence comme ça a été le cas avec les étudiants de Wuhan. Pour ce qui est de la gestion sanitaire de la maladie, il a accordé sa confiance au ministre de la santé, Abdoulaye Diouf Sarr, qui, à son tour a responsabilisé son personnel qui a fait face à cette maladie en la contenant. Malgré des décès, force est de constater que les services du ministre, Abdoulaye Diouf Sarr ont soigné les malades et continuent de le faire. Le Sénégal n’est pas arrivé à la situation de certains pays d’Europe, d’Asie et de l’Amérique.
Pourquoi ?
Quand il a fallu prendre des mesures, le président, usant de sérénité a décrété l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu. Il a aussi bénéficié de la confiance de l’Assemblée à travers la d’habilitation. Ces différentes mesures nécessaires à la situation exceptionnelle qui prévoyait ont été gérées en fonction de leur intégration et de leur compréhension par les populations. C’est pourquoi lorsqu’il a fallu les assouplir, le président n’est pas resté sourd au souhait de la population. C’est cela la raison d’être de l’assouplissement.
Donc avec cette maladie, il ya rien à redire pour la gestion ?
Ce qu’il ya lieu de déplorer, c’est l’aspect préventif. Autant les organisations politiques que de la société civile ont failli dans la prévention. Le combat contre la transmission qui est une affaire de la communauté, n’a pas été bien appropriée par elle. C’est la riposte communautaire qui a failli. Le transfert vers la communauté n’a pas été bien faite. A la place d’action d’envergure de la classe politique pour la prévention, beaucoup d’entre nous faisaient dans du « voyer moi ». La maladie s’étant installée, il y’aura des cas. C’est une maladie avec laquelle, il faut vivre avec. Des malades pourront être pris en charge chez eux. La dimension sociale a été prise en compte avec les kids alimentaires, la prise en charge des factures d’eau et d’électricité.
Que faut –il pour la relance de l’économie ?
Pour la relance de l’économie d’importantes mesures sont prises. La principale leçon qu’on peut tirer de cette pandémie, c’est que le monde ne peut plus être gouverné par l’égoïsme. Les peuples et les pays sont condamnés à coopérer. Avec cette maladie, force est de constater que les peuples d’Afrique doivent produire ce qu’ils mangent. On doit apprendre à compter sur nos propres forces. On ne peut pas relancer nos économies sur la base des schémas classiques. C’est-à-dire à continuer à tendre la main à la banque mondiale au Fmi et autres bailleurs de fonds du genre. L’essentiel à comprendre, autant par les autorités que les populations c’est le retour au travail. La relance ne peut être faite et accélérée que dans le cadre de la production agricole. L’agriculture est le secteur qui peut en six mois, impulser notre économie et la propulser sur les rampes de l’émergence. L’hivernage s’annonce prometteur. On peut organiser la relance de la production agricole autour du slogan « un homme un champ, une femme un jardin. » Le retour à la terre peut se faire sous la direction du président Macky Sall qui doit avoir son champ en premier. Le consommer local n’aura de sens que lorsqu’on produira ce que nous consommons. Si nous parvenons à multiplier la production agricole par 4, la croissance suivra forcément. Le travail aide à changer les mentalités et à nous éloigner des choses qui pervertissent.
Deniers publics, spoliation foncière- mandats des maires. Quelle est votre opinion sur ces questions ?
Les conflits de terre qui font légion ces temps, les tiraillement autour des votes de budget indiquent la nécessité de tenir des élections. Les deniers publics sont sacres ; Dans le cadre de cette maladie qui a fauché l’économie et impacté sur la vie, les sommes qui ont été mobilisées par les populations, tirées du budget doivent être mises à la disposition des populations nécessiteuses. Les structures de santé doivent être renforcées pour faire face à des situations exceptionnelles comme c’est le cas avec cette maladie. S’il s’avère qu’un détournement s’est produit, l’acte doit être criminalisé et son auteur traduit devant la justice. Il est très urgent de se pencher sur les élections locales pour remettre les pendules à l’heure. La maladie a révélé combien les collectivités locales sont importantes et combien elles doivent être entre les mains d’individus intègres et qui savent se départir d’actions de politique politicienne. Le renouvellement des postes de maire est une nécessité. Il faut réfléchir aux élections pour faire cesser cette situation d’illégitimité qui prévaut dans les collectivités locales avec des mandats arrivés à terme.