Le Sénégal pris dans le piège des inondations

Ce samedi, le ciel a ouvert ses vannes sur Dakar, la capitale, et les autreslocalités
du pays. Des centaines de millimètres d’eau de pluie sont tombées laissant les
populations dans un désarroi total. Les eaux ont envahi les quartiers pour ne
pas dire les habitations, causant au passage des dégâts énormes. Pourtant, le
Président Macky Sall annonçait avoir mis fin aux inondations à travers son plan décennal de lutte doté d’une enveloppe de 750 milliards Cfa.

Aucune localité n’est épargnée par les fortes pluies qui ont arrosé Dakar et la quasi totalité des localités du Sénégal. Durant une journée entière – deux journées dans d’autres zones- le ciel a ouvert ses vannes. C’est dire qu’il a plu des cordes avec des centaines de millimètres d’eau recueillies un peu partout. Une situation qui était prévisible si l’on se réfère aux prévisions des services météorologiques qui, effectivement, avaient annoncé des orages dans plusieurs régions du pays. Seulement, l’on pensait en avoir presque terminé avec des cas d’inondations,suite aux déclarations faites par le Président Macky Sall à travers son plan décennal de lutte doté d’une enveloppe de 750 milliards Cfa.

ARRÊT SUR VAR : «EN 4 ANS, NOUS AVONS RÉGLÉ LE PROBLÈME DES INONDATIONS» (MACKY SALL)

«Quand j’arrivais au pouvoir en 2012, il y avait des dizaines de milliers de personnes qui avaient abandonné leurs habitations à cause des inondations. Mais, depuis que j’ai mis en branle le Plan décennal de lutte contre les inondations, au bout de quatre ans, nous avons réglé ce problème». Tels sont les propos que le Président Macky Sall avait défendus lorsqu’il était à la recherche d’un second mandat. Un an après sa réélection, c’est lui-même qui annonce le déclenchement du Plan national d’organisation des secours (Orsec) suite à de fortes précipitations qui ont inondé Dakar et plusieurs localités du Sénégal. Une situation qui prouve un pilotage à vue dans la prise en charge des véritables problématiques qui mettent les populations dans des situations alarmantes où le stress hydrique est la maladie la mieux partagée. Et pour cause, entre vendredi soir et samedi dans la journée, des maisons sont prises d’assaut par les eaux, leurs habitants sont projetés dans la rue. Des routes sont coupées, des quartiers se transforment en bassin de piscine. Plusieurs localités sont restées sans électricité. Pire, des personnes blessées et des malades se retrouvent dans un désarroi total, et les enfants sont exposés ainsi que les femmes enceintes, qui ne savent plus à quel saint se vouer. Les personnes âgées qui ne peuvent pas fuir sont piégées. Ailleurs, des bêtes sont emportées par la force des eaux, des écoles sont totalement dévastées par les torrents.

MANSOUR FAYE ET CIE DOIVENT RENDRE COMPTE

Où sont donc passés les 750 milliards Cfa dédiés à la lutte contre les inondations qui avaient poussé le Président Macky Sall à clamer qu’il avait vaincu ce fléau ? Quel a été le rôle principal joué par Mansour Faye qui était à un moment donné le ministre en charge de ce secteur ? C’est lui qui pilotait les projets-programmes en vue de la construction d’ouvrages pour lutter contre les inondations. Ce qui veut dire qu’il devra rendre des comptes, tout comme toutes les autres personnalités qui ont géré cette enveloppe de 750 milliards Cfa, entre 2012 à 2020. Le problème est trop sérieux et l’enveloppe dégagée (si tel est le cas sur une période de 10 ans) est colossale. Pourtant, Dakar et ses quartiers, Guédiawaye et ses quartiers, Pikine et ses quartiers, Rufisque et ses quartiers, Diamnadio et ses quartiers, Thiès et ses quartiers, Kaolack et ses quartiers, Podor et ses quartiers, Kaffrine et ses quartiers… sont sous les eaux. Ce qui a même poussé des populations à sortir de leurs maisons et quartiers inondés pour manifester leur courroux. Un mécontentement général qui doit également pousser l’Assemblée nationale à un véritable contrôle des politiques publiques.

 

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