Dans le deuxième baromètre de la fiscalité équitable produit par l’Oxfam et le Forum civil, l’indice de la recevabilité touche du doigt la question des rapports qui sont produits et qui ne sont pas publiés. C’est ce qu’a fait savoir Birahim Seck qui fait remarquer, pour s’en offusquer, qu’au Sénégal, «l’Inspection générale d’Etat (Ige) nous doit deux rapports sur l’état de la gouvernance et la reddition des comptes des activités de 2016 et de 2017». Il prenait part à l’atelier de restitution du baromètre précité en présence des organisations de la société civile et de l’Administration sénégalaise.
«La Cour des comptes, qui avait l’habitude de publier ses rapports, nous doit deux documents qui sont déjà édités et gardés au niveau de l’institution judiciaire. Ce qui pose un problème de redevabilité», a ajouté M. Seck.
Selon toujours le coordonnateur du Forum civil, l’Armp, qui a publié récemment son rapport de 2016, nous doit, elle aussi, un rapport de 2017. «Cela veut dire que toutes les questions de la redevabilité au Sénégal ne sont pas, pour le moment, une réalité», dénonce le patron de la section sénégalaise de Transparency International.
«Intérêts occultes»
A l’en croire, il y a aussi des rapports qui sont publiés et transmis, mais ne connaissent toujours pas de suite. «C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le Forum civil a eu à former des journalistes sur le cadre juridique et institutionnel du blanchiment d’argent», ajoute M. Seck lors de l’atelier de restitution du baromètre de la fiscalité équitable.
Sur le débat autour du pétrole et du gaz, Birahim Seck de rappeler que le projet de code pétrolier – qui sera adopté en début d’année 2019 – n’a pas été accompagné du projet de contrat type. «Nous déplorons également le fait que loi sur la répartition des revenus du pétrole et du gaz n’a pas suivi. Tout cela laisse croire que tous les indices du pétrole et le gaz seront captés par les intérêts occultes», a-t-il en effet alerté, informant que lors de ces sessions de formation, les questions liées à la pratique du blanchiment d’argent par les entreprises multinationales, qui s’activent dans le pétrole et le gaz, ont été abordées. Ceci, précise Birahim Seck, pour attirer l’attention des journalistes sur le fait que ces entreprises-là peuvent offrir des financements occultes au pouvoir comme à l’opposition, en perspective de la présidentielle