Rapports des corps de contrôle : Pour autant et pour rien !

Il est toujours attendu la remise des rapports des différents corps de contrôle. Qu’il s’agisse de la Cour des comptes, de l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp), de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), de l’Inspection générale de d’État (Ige), entre autres, le constat est le même. Au-delà des retards constatés dans leurs publications, actuellement, la tendance n’est autre que la désacralisation de ces corps par les autorités épinglées. Mieux, il n’y a jamais de suite, à moins que…

 C’est bien un rapport de l’Inspection générale d’État qui a été exploité pour mener Khalifa Sall en prison. La suite est connue par tout le monde. Ce qui veut dire que le contenu des documents «fouillés» que produisent les différents corps de contrôle peut bel et bien servir à quelque chose. Ils doivent même servir à quelque chose puisque l’intérêt est de mettre en exergue la bonne gestion des deniers publics. Des fautes graves qui doivent engendrer l’utilisation du corset pour mener ces différentes affaires devant la justice. Sinon, il y aurait nécessairement la politique du deux poids, deux mesures, une justice pour certains et une impunité pour d’autres.

Seulement, depuis plusieurs années, le constat semble être le même au vu de l’inexploitation avérée desdits rapports. Pire, ce sont bel et bien des personnalités politiques épinglées qui ruent dans les brancards. À défaut de tirer sur les auditeurs, elles ne se gênent plus de verser dans des dénégations sans aucun argumentaire convaincant. Un ministre s’est même permis – une fois – d’employer des méthodes peu orthodoxes pour envoyer balader des magistrats de la Cour des comptes. Ce qui veut dire que, de mieux en mieux, les corps de contrôle existent sans exister, font un travail qui est par la suite rangé dans les tiroirs.

En vérité, il semble que les contenus ne servent que lorsqu’il faut engager le combat contre un opposant politique. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que Babacar Bâ, du Forum du justiciable, a défendu que «l’État du Sénégal doit s’assurer de la mise en œuvre des recommandations formulées dans les rapports publics généraux des années 2015, 2016, 2017. La mise en œuvre permettra d’apporter des correctifs adéquats aux lacunes, dysfonctionnements, manquements et irrégularités relevés. La Cour des comptes, conformément à la loi n°2012-22 du 27 décembre 2012, portant Code de transparence dans la gestion des finances publiques, doit organiser le suivi des différentes recommandations formulées et porter à la connaissance du public les résultats de ce suivi».

En tout cas, c’est un secret de polichinelle que d’affirmer que les rapports des corps de contrôle ont été utilisés avec efficacité en sanctionnant un épinglé en rapport avec la lourdeur de la faute commise.

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