Rohingya tu n’existes pas. (par Bougane Gueye Dany)

Une musulmane Rohingya
“Rohingya tu n’existes pas”. Ce roman d’Yves Bourni est d’une actualité grave et brûlante. Au moment où l’un des drames les plus ignobles touche ces musulmans birmans, le monde affiche une indifférence coupable qui montre à suffisance une cruauté, illustration d’une indignation à géométrie variable.
Des milliers de musulmans assassinés en quelques jours, ces victimes n’ont de tord que d’être des musulmans.
Un drame sans fin. Un chiffre officiel des Nations Unies l’atteste : 140 000 musulmans, c’est-à-dire presque 10 % de l’ensemble de la population rohingya, ont fuit. Ils se sont ajoutés aux plusieurs centaines de milliers de leurs coreligionnaires arrivés dans le sud du Bangladesh depuis le début des années 1990.
Les nations unies sont subitement devenus “des journalistes” pour constater et publier que les Rohingyas constitue la minorité la plus opprimée dans le monde. And so what ?
Oui, c’est comme si ces êtres n’existaient pas. Ils sont dépourvus de tout. Les autorités birmanes et la plupart des bouddhistes appellent «Bengalis» ne sont pas reconnus comme citoyens du Myanmar.  Ils ne peuvent ni travailler, ni envoyer leurs enfants à l’école. La plupart d’entre eux sont ainsi considérés comme des « non-existants » dans un pays où la plupart sont arrivés à la fin du XIXe siècle. Aujourd’hui, ils sont torturés, brûlés, massacrés et enterrés dans des fosses communes..
 Dramatique.
Ils sont accusés de tous les maux de la Birmanie, qualifiés “d’immigrés illégaux”, de “chiens” et de “sous-hommes”, considérés par les moines Rakhines comme une menace pour l’identité birmane, la pureté raciale et la morale bouddhiste.
Le leader birman, leur principal bourreau, Ashin Wirathu estime que “l’Islam est une religion de voleurs par qu’il permet d’épouser une femme de confession différente, il va même jusqu’à dire publiquement dans des videos qui circulent que les chiens, les alcooliques et les drogués valent mieux que les musulmans.
La charge est puissante. Mais le monde observe sans rien faire. La communauté internationale fait le mort et pourtant l’Afrique du sud du temps de l’apartheid n’est pas arrivé à ce niveau de xénophobie et d’appels à la haine.
La presse internationale de son côté n’en fait pas une priorité préférant se concentrer les dégâts minimes et la dizaine de victimes de l’ouragan Irma en Amérique.
La communauté internationale a les yeux rivés ailleurs. Ce n’est pas non plus la tasse de thé de la presse africaine particulièrement sénégalaise. La réaction de la communauté musulmane est trop molle. Ceux qui dénonçaient avec véhémence les attaques contre Charlie Hebdo au point d’organiser des  marches  pour soutenir les  insulteurs du Prophète, se sont tus comme par enchantement. Le Sénégal si prompt à prendre les devants en pareille situation se distingue par un mutisme assourdissant alors que notre pays depuis 2016 siège au conseil de sécurité des nations unies. Quid de l’OCI ? Cette organisation devait monter au créneau depuis plusieurs année parce que des dizaines de milliers de musulmans sont parqués dans des camps de réfugiés parce que tout simplement ils croient en Allah.
Qui ne dit mot consent. Notre silence est troublant. Où est notre diplomatie ?
Ce qui se passe en Birmanie mérite des réactions à la hauteur des crimes odieux commis contre des êtres innocents. Les auteurs de ces brutalités mortelles doivent répondre devant la Cour Pénale Internationale (Cpi). Mais manifestement, cette instance si déterminée à « faire tomber » des personnalités africaines comme Laurent Gbagbo et Jean Pierre Bemba, ne s’intéresse guère à la souffrance  infligée au pauvre peuple Rohingyas.
Et c’est inacceptable!
Il faut en parler, il faut s’indigner, il faut les aider.
Par Bougane Gueye Dany,
Président du Groupe BOYGUES

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