Santi Agne – “C’est faux de dire que l’Afp…”

Maire de la commune des Sicap-Liberté, Santi Sène Agne balaie d’un revers de la main l’idée selon laquelle, l’Alliance des forces de progrès (Afp), en perte de vitesse, est plutôt devenue un mouvement de soutien au profit du Président Macky Sall. Dans cet entretien accordé à Tribune, ce lieutenant de Moustapha Niasse dément et explique l’objectif clair de leur formation politique. il est également revenu sur la gestion de son commune, son bilan à mi-mandat, la situation politique nationale et bien entendu le parrainage qui est encore au sommet des débats.

Par Abdoulaye MBOW

Ce 1^er mai a été célébré la fête internationale du travail. Pensez-vous que les travailleurs de votre mairie sont satisfaits ?

À l’origine, le 1^er mai n’était pas une fête. C’était plutôt l’aboutissement de luttes pluriannuelles des relations de travail entre employés et employeurs. Aujourd’hui, nous sommes dans des démocraties majeures où le dialogue occupe une place importante. Dans la commune des Sicap-Liberté, nous sommes en dialogue permanent et les éventuelles tensions sont réglées avant même le 1^er mai. Il vous suffit de faire un micro-trottoir pour vous rendre compte que nous sommes plus une famille qu’une armée en guerre. Donc, ici, les travailleurs sont sereins puisqu’ils ont l’écoute du maire, de l’administration et des plus proches collaborateurs. Les problèmes posés sont réglés au fur et à mesure que nous avançons.

Qu’en est-il chez les populations de votre commune ?

Nous avons un mandat et nous avons soumis aux populations par écrit, par contact direct, nos réalisations et nous avons eu un quitus car, nous avons été réélus. Ce qui veut dire que n’avons pas inventé notre bilan. Maintenant, il y a des secteurs qui marchent mieux que les autres. Ce qui est tout à fait normal. Mais, notre credo est d’améliorer les conditions de travail des travailleurs et des populations. Donc, notre bilan est relativement positif à mi-mandat puisqu’il nous reste au moins deux ans.

Bilan positif. Est-ce à dire qu’au niveau de votre commune, vous serez le porte-étendard de votre candidat à la présidentielle qui n’est autre que Macky Sall ?

Quand je m’engage, je le fais en toute connaissance de cause. Mon engagement au niveau de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar est rationnel. C’est encore le cas derrière le candidat Macky Sall. Cela tient compte des objectifs fixés, de la feuille de route matérialisée par le Plan Sénégal émergent (Pse) et des réalisations concrètes à l’heure actuelle. Sous ce rapport, je pense que le Président Macky Sall ne m’a pas déçu. Donc, la continuité de son magistère est très normale. De ce point de vue, je serai un combattant acharné pour sa réélection. Je ferai tout mon possible pour que les Sicapois votent pour lui. Mais, faites la différence entre le travail du maire et du Président. Une présidentielle, est la rencontre d’un homme et de son peuple. Cet homme, c’est Macky Sall. C’est lui qui a le bilan. Donc, nous ferons tout pour que les populations connaissent son bilan. Ce qui me fait dire qu’à propos du parrainage, les citoyens se sont rendu compte que tout ne doit plus être comme avant. On ne peut plus tolérer autant de listes. Donc, je ne vois l’intérêt pour Macky Sall de désagréger son électorat. Il faut capitaliser son électorat. Personne n’aurait imaginé quarante-sept listes lors des législatives. Et, je rappelle que c’est l’opposition qui voulait également le parrainage. Mais, il faut que tout le monde soit au même pied d’égalité. Ce qui est sûr, le parrainage va assainir le milieu politique et d’avoir l’onction des citoyens. Dans toutes les démocraties, ce système existe. Si cela était fait par le collège électoral des élus, imaginez ce que cela aurait donné. Mais, le meilleur choix a été fait avec les citoyens qui vont qualifier ou disqualifiez.

Quand le Président Macky Sall prend une décision bonne ou moins bonne, vous applaudissez. Cela ne veut-il pas dire que des partis comme l’Alliance des forces de progrès (Afp) sont devenus des mouvements de soutien ?

L’histoire des partis politiques est claire et répond à des critères très clairs. Il né, se développe, se trouve en position de déclin puis revient à la surface. Mais, détrompez-vous si vous pensez que l’Afp est un mouvement de soutien. Nous allons tenir notre congrès au mois de décembre pour tracer la voie qui va nous mener jusqu’en 2024 et avoir un autre candidat. Un discours ne peut être plus clair et constant. En 2014, nous avions dit que nous allions soutenir le Président Macky Sall. Cela n’a pas changé. Nous avons aussi dit, qu’au-delà de 2019, nous aspirons à diriger le pays à partir de 2024. Ce discours n’a jamais changé. Nous allons en congrès pour repartir sur de nouvelles et de bonnes bases. Alors, où est le mouvement de soutien ? Nous sommes un parti organisé et structuré. Nous sommes en train de vendre nos cartes.

Mais, avec un Secrétaire général qui refusait le poste de président de l’Assemblée nationale. Ce qui avait mené à la cassure de Bennnoo Siggil Senegaal…

Vous reconstruisez l’histoire. Moustapha Niasse était un candidat déclaré. Tant que c’était le cas, le seul poste qui puisse l’intéresser est celui de Président de la République. Il y avait un pacte dans Bennoo Siggil Senegaal. Qui l’a rompu. Je ne vais pas refaire l’histoire.

Par qui ?

Vous le savez et je ne vais pas vous le dire. Maintenant, il y a un fait nouveau au Sénégal et est d’ailleurs inédit dans les démocraties modernes. C’est une coalition de coalitions dont la durabilité étonne les politistes. Une vision partagée jusqu’en 2035 et une acceptation de gagner ensemble et de gouverner ensemble. Alors, comment ne pas accepter de diriger un poste aussi important que celui de président de l’Assemblée nationale ? Moustapha Niasse est un homme raisonné et raisonnable, mais conscient de ses devoirs envers les populations. Ce qui gêne l’opposition est que la coalition présidentielle continue de durer. À la tête de cette coalition, il y a des gens qui ont une haute idée de la gestion d’un Etat pour conduire le pays dans la stabilité. Ce qui a d’ailleurs conduit à la levée du mot d’ordre de grève des enseignants qui avait des soubassements politiques. Mais, heureusement que nous avons un pays apaisé. Cela déplait à l’opposition.

Quel est le message que vous lancez aux Sicapois et aux populations de manière générale ?

Je lance un appel à la paix sociale entre travailleurs et employeurs. Entre travailleurs et l’Etat du Sénégal. Je voudrai aussi dire que le Président Macky Sall a initié un certain nombre de politiques vis-à-vis des jeunes et des femmes pour justement régler le problème de l’emploi. Alors, j’invite tous les jeunes et toutes les femmes de la Sicap, à se rapprocher de la mairie – non pas par soutien – mais, parce que nous y avons mis un dispositif pouvant leur permettre d’avoir accès à ces sources de financements, de formations ou d’emplois. Nous avons commis un cabinet qui est en permanence à la mairie. Je lance aussi un appel à mes amis politiques de la Sicap, dans une année préélectorale, pour leur dire que la paix qui a toujours prévalu dans notre commune, malgré les divergences