La Catalogne vit des heures d’extrême incertitude. Son président séparatiste Carles Puigdemont menace toujours de proclamer l’indépendance ce mardi 10 octobre, au risque d’aggraver la pire crise politique qui touche le pays depuis le rétablissement de la démocratie en Espagne.
Tous les regards sont tournés vers lui. Carles Puigdemont va-t-il déclarer l’indépendance de la Catalogne ce mardi 10 octobre ? Tout porte à le croire, même si le président séparatiste de cette région d’Espagne avait jusqu’à présent joué la montre en réclamant une «médiation internationale».
En effet, ses demandes n’ont trouvé écho ni auprès du gouvernement, qui refuse d’être traité d’égal à égal avec M. Puigdemont, ni auprès des instances européennes, solidaires de Madrid. Il pourrait donc choisir de déclarer l’indépendance de manière «symbolique», avec une mise en œuvre différée, pour ne pas perdre la face et laisser une place à un dialogue.
Mariano Rajoy reste ferme
L’énorme manifestation en faveur de l’unité de l’Espagne, qui a réuni autour de 500.000 personnes dans les rues de Barcelone dimanche, a donné un argument de poids à ceux qui sont opposés à la sécession. Jamais une telle marche n’avait eu lieu dans la capitale catalane pour revendiquer l’unité de l’Espagne. Cet événement donne au chef du gouvernement Mariano Rajoy un argument de poids pour être plus ferme que jamais. Le pouvoir central l’a dit et répété : si Carles Puigdemont se livre au Parlement de Barcelone à une déclaration unilatérale d’indépendance, Madrid appliquera aussitôt l’article 155 de la Constitution, qui permet de retirer son autonomie à une région si l’unité du pays est en jeu. «Si l’indépendance est proclamée unilatéralement, le gouvernement ne restera pas sans réponse», menace d’ailleurs la vice-présidente du gouvernement espagnol, Soraya Saenz de Santamaria.