Le tireur a été retrouvé mort près de son véhicule.
BREST – Des coups de feu ont été tirés ce jeudi 27 juin devant une mosquée de Brest et deux personnes ont été blessées, sans que leurs jours soient a priori en danger, a annoncé la préfecture du Finistère.
Les faits se sont produits peu après 16 heures à l’extérieur de la mosquée Sunna, située dans le nord-est de la ville, dans le quartier de Pontanézen (voir sur la carte ci-dessous).
L’auteur des coups de feu a fui à bord d’une Clio grise, retrouvée peu après par les forces de l’ordre mais vide. Il a finalement été retrouvé mort près de son véhicule après s’être suicidé.
Le tireur a prétendu vouloir faire une photo
Les deux blessés, l’imam bien connu sous le nom de Rachid Abou Houdeyfa (ou Rachid El Jay) et un fidèle, ont été conduits aux urgences.
D’après Trabelsi Hosny, adjoint au maire de Brest chargé du quartier de l’Europe qui englobe le quartier de Pontanézen, l’imam sortait de la mosquée avec l’un de ses amis lorsque “une personne s’est présentée voulant faire une photo avec l’imam, ce que l’imam a accepté”. Cette personne “lui a tiré dessus” et aussi sur son camarade qui était à coté, deux ou trois balles aussi”, a-t-il raconté.
Les faits se sont déroulés dans la cour de la mosquée. Une tâche de sang était visible au sol, juste à l’entrée de la petite cour.
“Six ou sept coups de feu”
“Nous condamnons avec force et détermination le lâche attentat perpétré contre l’imam de la mosquée de Brest Rachid El Jay”, a déclaré à l’AFP Abdallah Zekri, délégué général du Conseil français du culte musulman et président de l’observatoire national contre l’islamophobie.
Selon le pharmacien brestois Thierry Ropars, qui a porté les premiers secours aux blessés, “tout s’est passé très vite”. “J’ai entendu six ou sept coups de feu et quand je suis sorti de la pharmacie, j’ai vu deux personnes au sol, non loin de l’entrée de la mosquée, blessées aux jambes et à l’estomac”, a-t-il déclaré à l’AFP.
“Avec une cliente, nous avons fait des points de compression pour éviter qu’ils ne perdent trop de sang. Le blessé avec qui j’étais a reçu au moins deux balles”, a-t-il ajouté.
Menacé
Selon une source policière, l’auteur présumé, identifié, a laissé des documents écrits près du lieu où il a été retrouvé mort. Il a par ailleurs posté une photo de lui sur les réseaux sociaux. “Il est connu des services de police mais n’est pas fiché, et n’est pas connu comme appartenant à un mouvement d’extrême droite”, a précisé cette source policière.
“Rachid El Jay a déjà été menacé par Daech car il a des discours en phase avec les valeurs de la République. S’il était pour le fondamentalisme, Daech l’aurait félicité”, a commenté le délégué général du CFCM.
Selon Romain Caillet, spécialiste du salafisme contemporain, Rachid El Jay “est aussi bien la cible de gens pro-jihad que de groupes d’ultra-droite”.