Par Mohamed NDJIM
Les agences humanitaires des Nations unies et des organisations non gouvernementales partenaires ont lancé un cri d’alerte hier au sujet de la détérioration rapide de la crise du Sahel, entraînant des besoins humanitaires à travers la région à des niveaux sans précédent. La plupart de ces besoins résultent de l’intensification des conflits, de l’insécurité alimentaire croissante, des inégalités structurelles et des conséquences directes et indirectes de la pandémie covid-19.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies assure que ces crises cumulées sans précédent risquent de dévaster la région, mettant en danger des millions de personnes, et nécessitent une attention urgente et un soutien accru. Des ressources supplémentaires sont requises d’urgence afin de permettre aux opérations humanitaires de prendre de l’ampleur et d’inverser la crise. En 2020, 24 millions de Sahéliens, dont la moitié, sont des enfants, ont besoin d’une assistance et d’une protection vitales, le nombre le plus élevé jamais enregistré.
«12 millions de personnes confrontées à un manque critique de nourriture»
En raison de la violence généralisée et des catastrophes naturelles, 6,9 millions de personnes sont confrontées aux conséquences désastreuses des déplacements forcés. Quelque 9,7 millions d’enfants sont menacés de malnutrition aiguë, dont 3 millions de malnutrition aiguë sévère tandis que l’insécurité alimentaire en 2020 devrait atteindre des pics sans précédent, avec plus de 12 millions de personnes confrontées à un manque critique de nourriture.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies ajoute qu’en 2020, la communauté humanitaire a besoin de 2,8 milliards de dollars (1699 milliards Cfa) pour apporter une assistance à 17 millions de personnes au Sahel. En mai, seuls 18% des fonds ont été reçus. De plus, selon la deuxième itération du Plan de réponse humanitaire global covid-19 (Ghrp) du mois de mai 2020, le besoin financier pour répondre à la pandémie au Sahel s’élève à 638 millions de dollars (387 milliards Cfa), avec moins de 4% des fonds perçus.