L’Afrique est encore loin de la Chine ou de l’Inde, mais elle poursuit sa progression. C’est l’un des messages de la Banque africaine de développement (BAD). Cette banque a présenté, vendredi 8 février, à Addis-Abeba, son rapport sur les perspectives économiques du continent pour 2019. De 3,5% en 2018, la croissance devrait monter à 4% cette année. L’Afrique de l’Est continue de mener la danse avec près de six points de progression du PIB, devant l’Afrique du Nord, l’Afrique de l’Ouest, Centrale et, enfin, l’Afrique australe, pénalisée par les difficultés de l’Afrique du Sud. Du côté de la BAD on se veut plutôt positif.
Avec notre correspondant à Addis-Abeba, Vincent Dublange
« L’Afrique est en marche », explique Gabriel Negatu, de la Banque africaine de développement (BAD). Sa collègue Hanan Morsy renchérit : « Le continent bénéficie d’une croissance plus importante que les autres marchés émergents et économies en développement. »
Grossissement de la dette
Et cette croissance, la BAD, la juge de meilleure « qualité ». Ses fruits sont davantage utilisés pour réinvestir et pour améliorer les exportations. Et cette amélioration de la situation économique globale a permis à beaucoup de pays de prendre de l’assurance, jusqu’à emprunter de l’argent sur les marchés financiers. Le point noir, c’est que la dette globale a donc grossi selon les experts : 34% du PIB africain il y a dix ans, 58% aujourd’hui.
Mais les différences sont importantes entre les Etats. Pour Hanan Morsy, « ce que l’on conclut est que, oui, il y a une vulnérabilité due à la dette, et c’est un motif d’inquiétude pour certains pays du continent. Mais globalement, il n’y a pas de risque qui mette en danger tout le système. »
La zone de libre-échange, un espoir
L’industrie demeure la principale pourvoyeuse d’emplois en Afrique et quand elle se met en marche, elle entraîne les autres secteurs (services et agriculture). Mais il reste un problème de taille des entreprises, selon Hana Morsy, « ce n’est pas qu’une question d’avoir surtout des petites entreprises, le souci est qu’elles ne grossissent pas. Elles ne deviennent pas des moyennes ou des grandes. »
La Banque africaine de développement place toutefois beaucoup d’espoirs dans l’entrée en vigueur attendue de la zone de libre-échange. Peut-être en juillet 2019.