George Floyd : Mamadou Bamba Ndiaye, ancien député, se prononce

La mort de l’afro américain George Floyd a encore remis sur la table le débat portant sur le racisme. C’est dans ce contexte que Mamadou Bamba Ndiaye, ancien député, rappelle aussi la mort similaire d’un jeune franco malien en France.

 

Par Bineta BÂ

 

Au pays de Barack Obama, la mort du jeune afro américain, un jeune tué par un groupe de policier, a plongé le pays dans une situation trouble. C’est dans ce sens que l’ancien député sénégalais, en l’occurrence Bamba Ndiaye, décrit la situation «I can’t breathe – [je ne peux plus respirer !]». Tels sont les derniers mots de George Floyd, cet Afro-américain de 46 ans tué par un groupe de policiers à Minneapolis. En l’espace d’une semaine, ce énième crime raciste a plongé les Usa dans une pandémie de protestations qui a presque éclipsé la covid-19. Près d’une quarantaine de villes situées dans une quinzaine d’États ont décrété un couvre-feu pour mettre fin aux manifestations. Mais en vain, jusqu’à présent. Même la Maison blanche n’est pas épargnée. Trump est allé se cacher dans un bunker souterrain pendant une heure sous les huées des manifestants».

L’ancien parlementaire d’attirer l’attention sur la couleur de peau des gens qui portent le combat et précise qu’ils sont de toutes les couleurs et de toutes les communautés. Bamba Ndiaye de poursuivre en disant que des commentateurs malhonnêtes cherchent à imputer la responsabilité des évènements à des groupes minoritaires et violents. Mais, comme avec les Gilets-Jaunes en France, c’est l’Américain ordinaire qui, indigné, exprime sa colère. Cependant, le mouvement pourrait rapidement dépasser sa motivation antiraciste de départ et exiger une réforme en profondeur de la société américaine confrontée aux plaies du chômage massif et de l’abandon des pauvres.

Selon toujours l’ancien député, en France, elle permet de déterrer le dossier du jeune Franco-malien, Adama Traoré, asphyxié à mort, lui aussi, par des policiers en juin 2016, et qui n’a donné lieu jusqu’ici à aucune inculpation ni procès. Ses assassins courent toujours. Vont-ils bénéficier d’un non-lieu comme les meurtriers de Lamine Dieng, ce Franco-sénégalais de 25 ans étouffé par des policiers en 2007 ?

 

Le G20 ne nous laisse pas respirer

 

En ce qui concerne l’annulation de la dette, l’ancien député de préciser qu’un report des paiements jusqu’en 2022 signifie non pas un allègement de la dette, mais son alourdissement. En clair, le filet d’air de Macron est une chimère. À en croire toujours le secrétaire général du Mps Sellal, la requête d’annulation de la dette africaine ne traduit pas un déficit de «jom» (dignité) de la part de peuples mauvais payeurs ; elle est une exigence de la civilisation humaine largement portée par des non-Africains. Une preuve ? Aucun député ou sénateur africain ne figure parmi les 300 parlementaires qui ont saisi les gouvernements occidentaux dans ce sens depuis le 13 mai dernier, parmi lesquels l’Américain Bernie Sanders et le Français Jean-Luc Mélenchon.

«Nous ne pouvons pas, écrivent-ils, laisser les pays pauvres dépenser les fonds qui devraient être consacrés à protéger la santé et la sécurité de leurs populations pour rembourser des dettes insoutenables. (…) La suspension temporaire et le report de la dette ne suffiront pas à aider ces pays à donner la priorité à la gestion rapide et durable de la crise actuelle». Il conclut ses propos par soutenir que la lutte pour l’annulation totale de la dette africaine ne saurait s’inscrire dans un horizon éloigné. C’est tout de suite qu’il faut la mener, la gagner ou la perdre.

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