Haïti : le président Jovenel Moïse assassiné par un commando

Le président haïtien Jovenel Moïse a été assassiné par un commando, ce mercredi, selon un communiqué du Premier ministre. Les faits se seraient déroulés durant la nuit, aux alentours d’une heure du matin, dans sa résidence privée, rapporte France 24.

Le groupe d’individus armés, pour l’heure non identifiés, comptait des membres parlant espagnol, précise le communiqué du chef du gouvernement sortant, Claude Joseph. La Première dame a également été blessée par balle et est actuellement prise en charge.

Le Premier ministre a appelé la population « au calme », assurant que le pays était « sous le contrôle de la Police Nationale d’Haïti et des Forces Armées d’Haïti ».

Nouveau Premier ministre

Ce lundi, le président Jovenel Moïse avait nommé un nouveau Premier ministre, en remplacement de Claude Joseph, qui n’aura tenu que trois mois à cette fonction.

Haïti, pays des Caraïbes et nation la plus pauvre du continent américain, est gangrené par l’insécurité et notamment les enlèvements contre rançon menés par des gangs jouissant d’une quasi-impunité. Depuis juin, des affrontements entre bandes armées dans l’ouest de la capitale, Port-au-Prince, ont poussé des milliers d’habitants des quartiers pauvres à fuir leur logement. Fin juin, quinze personnes, dont un journaliste et une militante politique d’opposition, sont décédées dans une fusillade qui a eu lieu dans la capitale.

Le président, accusé d’inaction face à la crise, était confronté à une vive défiance d’une bonne partie de la population civile. En février dernier, les autorités ont même assuré avoir déjoué une tentative de coup d’Etat. « Je remercie le responsable de ma sécurité au palais. Le rêve de ces gens était d’attenter à ma vie. Grâce au bon Dieu, nous n’avons pas vu ça. Ce plan a été avorté », avait à l’époque déclaré Jovenel Moise.

Ce contexte faisait redouter un basculement vers l’anarchie généralisée. Le Conseil de sécurité de l’ONU, les Etats-Unis et l’Europe ont d’ailleurs réclamé une nouvelle fois, début juillet, la « tenue urgente d’élections présidentielle et législatives libres en 2021 ». Car si Jovenel Moïse assurait que son mandat courait jusqu’au 7 février 2022, une partie de la population estimait qu’il arrivait à terme un an avant. Il avait bien été élu pour la première fois en 2015, mais le vote avait été annulé et réitéré en novembre 2016. Jovenel Moïse n’avait donc été investi qu’en février 2017.

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