Mercredi 2 janvier, deux femmes sont entrées dans le temple hindou de Sabarimala, situé dans le Kerala, mettant fin à des siècles de discrimination. La Cour suprême indienne a jugé en septembre l’interdiction d’entrée des femmes illégale, mais les autorités religieuses ne respectaient toujours pas cette décision. Ce matin, la presse indienne revient largement sur ce moment historique.
« Notre rêve s’est enfin réalisé ». C’est ainsi que Bindu Ammini, l’une des deux femmes qui est entrée dans le temple de Sabarimala, décrit son geste historique dans une interview accordée au quotidien Hindustan Times.
Cette militante d’extrême gauche, diplômée de droit, y détaille comment elle et son amie ont dû se cacher pendant des semaines et ne dévoiler leurs plans à personne, sauf au chef de la police locale, qui les a aidés à entrer.
Un rite de purification stigmatisé
Quand les autorités religieuses l’ont appris, elles ont mené un rite de purification dans le temple. Un geste condamné par des intellectuels du Kerala, rapporte the Indian Express. « Cela viole l’égalité des genres et va à l’encontre de la décision de la cour suprême d’autoriser les femmes dans le temple », écrivent ces universitaires et écrivains méridionaux.
Le site d’information Scroll soutient quant à lui que ce rite de purification peut être considéré comme une violation de la Constitution, qui interdit justement de mener de telles pratiques car elles rappellent la discrimination contre les anciens intouchables.