L’ambassade parle d’une «attaque vicieuse» de pirates informatiques.
Sur Twitter, le moindre «like» peut faire beaucoup parler. Quand en plus il implique un tweet à caractère pornographique et un personnage haut placé de la diplomatie chinoise, l’affaire est prise très au sérieux.
Le 9 septembre, le compte officiel de Liu Xiaoming, l’un des diplomates les plus en vue de Chine et ambassadeur en Grande-Bretagne depuis 2009, a aimé un tweet montrant une vidéo de dix secondes à caractère sexuel, créant une véritable tempête sur le réseau social. Pour couronner le tout, son compte Twitter aurait également aimé des messages critiques envers le Parti communiste chinois.
Les likes sont restés actifs pendant au moins une heure sur son compte de plus de 87.000 abonné·es, avant que Liu supprime finalement la quasi-totalité des mentions «j’aime» qu’il a effectuées sur la plateforme ces dernières années.
De son côté, l’ambassade de Chine a tenté de calmer la polémique en accusant des «éléments antichinois» d’avoir «vicieusement attaqué le compte Twitter de l’ambassadeur Liu Xiaoming et employé des méthodes méprisables pour tromper le public». Elle a également appelé Twitter via un communiqué à «mener une enquête approfondie et à traiter cette affaire sérieusement».
Quant à Liu Xiaoming, il s’est contenté de tweeter un énigmatique «une bonne enclume ne craint pas le marteau».
Un «Boomer»
Pour justifier les likes malheureux de l’ambassadeur: Liu Xiaoming serait peut-être un «boomer peu averti en matière de technologie qui lutte pour maîtriser une plateforme interdite dans son propre pays». À l’instar de Facebook et Instagram, Twitter est en effet bloqué en Chine.
Mais toujours selon des sources médiatiques, le compte twitter de l’ambassadeur chinois n’en est pas à sa première frasque et il lui arrive de mettre des mentions «j’aime» sur ses propres tweets. Peu après l’ouverture de son compte, il avait également aimé un tweet critiquant le gouvernement chinois.
En juillet dernier, une vidéo de Liu Xiaoming a également fait le tour des médias et des réseaux sociaux. Alors invité d’une émission de la chaîne de télévision britannique, on le voit essayer de commenter maladroitement des images de prisonnier·ères ouïghour·es et autres minorités musulmanes conduit·es dans un train au Xinjiang, au nord-ouest de la Chine.
Au mois de mai 2020, c’est l’ambassade de Chine en France qui a vraisemblablement été piratée. Leur compte officiel avait alors publié un tweet présentant le dessin d’une faucheuse vêtue d’un drapeau américain, prête à s’attaquer à Hong Kong après, entre autres, l’Irak et la Syrie. Là encore, l’ambassade avait dénoncé l’oeuvre de pirates informatiques.