La Belgique a annoncé samedi avoir accepté d’accueillir l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo. Ce dernier a été acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) et libéré vendredi sous conditions.
Les conditions du séjour en Belgique de Laurent Gbagbo seront discutées avec la CPI, notamment en ce qui concerne « la limitation » de ses déplacements, a déclaré à la télévision publique RTBF le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders.
« C’est une demande de la Cour d’accueillir M. Gbagbo, tout simplement parce qu’il a de la famille en Belgique : sa deuxième épouse, un enfant à Bruxelles. Nous avons estimé qu’il était normal qu’il puisse séjourner pour sa libération conditionnelle en Belgique dans des conditions strictes », a expliqué le ministre belge. « Il devra évidemment se présenter à tout moment à la Cour pénale et il y aura une surveillance », a souligné Reynders.
Laurent Gbagbo, 73 ans, a été libéré vendredi par la CPI sous conditions, dont l’obligation de résider dans un État membre en attendant un éventuel procès en appel. Dans leur décision, les juges n’avaient pas précisé le pays qui accueillerait l’ex-président ivoirien, ni si un retour de l’ancien président dans son pays, qui fait partie des États membres de la Cour, était envisageable.
Dans la soirée de vendredi, la CPI avait indiqué que MM. Gbagbo et Charles Blé Goudé, l’ex-chef du mouvement des Jeunes Patriotes, dont la CPI a également décidé la libération, avaient quitté leur centre de détention à La Haye pour un lieu « transitoire » en attendant que leur destination finale soit déterminée.
Vendredi matin, l’accusation avait déclaré être prête à accepter la mise en liberté de l’ancien président et de Blé Goudé à condition qu’il leur soit interdit de rentrer en Côte d’Ivoire.
Depuis ce retentissant acquittement, le maintien en détention des deux hommes était au cœur des débats devant la CPI, la défense ayant demandé une mise en liberté immédiate et inconditionnelle.
En détention depuis plus de sept ans, Laurent Gbagbo était jugé pour des crimes commis pendant la crise de 2010-2011, née de son refus de céder le pouvoir à son rival, l’actuel président ivoirien Alassane Ouattara. Les violences avaient fait plus de 3.000 morts en cinq mois. Il avait été arrêté en avril 2011 par les forces du président Ouattara, soutenues par l’ONU et la France. Il est le premier ancien chef d’État à avoir été remis directement à la CPI.