Le couple princier britannique, Harry et son épouse Meghan Markle, est annoncé samedi 23 février au Maroc pour un voyage officiel de trois jours. En octobre 1980, les Marocains se souviennent que la reine Elizabeth II avait rendu visite au roi Hassan II, dans un contexte mouvementé en raison d’affrontements au Sahara.
La presse people semble suivre de plus près que les journalistes politiques le déplacement dans l’empire chérifien du prince Harry et de son épouse, la duchesse Meghan Markle, programmé du 23 au 25 février. C’est à la demande de la reine Elizabeth II que le couple princier se rendra dans le royaume, pour une excursion qui devrait avant tout relever du protocolaire et du symbolique.
Certains Britanniques et Marocains se souviennent pourtant de la visite de sa grand-mère, en 1980. Un voyage riche en anecdotes. La presse britannique rapporte ainsi avec détails que la reine Elizabeth et son époux, le duc d’Edimbourg, ont été rebutés de se voir servir du pigeon au petit déjeuner, au lendemain d’une partie de chasse où ils avaient assisté au déchiquetage de volatiles de la même espèce.
Préoccupations autour du Sahara
Des tabloïds parmi les plus distribués, tels The Sun et The Daily Mirror, affirment également que la reine n’aurait pas été satisfaite de l’accueil réservé par Hassan II, qui l’aurait fait attendre à plusieurs reprises. Le Palais britannique, Buckingham Palace, ne mentionne rien de tel. Les clichés de l’époque, eux, témoignent de la rencontre entre Elizabeth II et le prince héritier Sidi Mohammed, actuel Mohammed VI.
Des députés du Labour et des libéraux avaient signé la pétition d’une organisation favorable à l’autodétermination du Sahara
En octobre 1980, le conflit au Sahara occidental est brûlant. Le siège de Zag est à peine levé, et l’armée marocaine prend tout juste l’avantage sur les troupes du Front Polisario. À Londres, alors que la reine s’envole pour sa visite officielle de trois jours, des députés du Labour (gauche) et des libéraux signent la pétition d’une organisation favorable à l’autodétermination, le Sahara Action Committee, faisant part de leur inquiétude vis-à-vis de la politique de Rabat, comme le relèvent alors le quotidien The Guardian et le célèbre Times. Des manifestants se rassemblent devant le Foreign Office à Londres. Même des voix chez les tories, les conservateurs, s’élèvent pour demander que la reine rencontre aussi des représentants du Polisario.
L’entrevue avec les indépendantistes n’aura finalement pas lieu, et la souveraine s’envolera pour poursuivre sa tournée à Alger puis Tunis.