La situation qui prévaut dans le Sahel, plus précisément au Mali voisin, a retenu l’attention de Macky Sall qui présidait hier l’ouverture de la 6ème édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique. Le diagnostic est sans appel : la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies au Mali (Minusma), créée il y a plus de six ans par le Conseil de sécurité, ne règle pas la question sécuritaire. «D’un effectif de 6491 éléments à ses débuts, la Minusma en compte aujourd’hui 14.400, soit plus que le double. Paradoxalement, l’agression terroriste contre le Mali s’est intensifiée», dénonce le président de la République.
Il déplore, en outre, la multiplicité des interventions portées soit par le G5 Sahel, l’armée française ou l’armée malienne sans que le problème ne soit endigué. Partant de ce constat, Macky Sall situe les responsabilités et interpelle au premier chef l’Organisation des nations unies pour que sa mission au Mali soit renforcée et mieux coordonnée sur le terrain. Avec comme leitmotiv, l’appui aux efforts de stabilisation du pays, la protection des civils et le rétablissement de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire malien.
«Il faut mettre en cohérence les actions, et s’il le faut, mettre le tout sous un commandement unique. C’est là où l’Onu doit pouvoir évoluer dans les concepts. Il ne s’agit pas de faire le procès de l’Onu, mais il faut qu’elle accepte de se réformer et de réformer ses procédures. Cela n’est pas le fait du Secrétariat général. C’est d’abord le fait des États eux-mêmes, en particulier des membres permanents du Conseil de sécurité. Si l’un des cinq n’est pas d’accord, le projet est bloqué pour de bon et c’est là le problème. Il faut un mandat robuste au Mali. Je sais que la France n’est pas contre. On m’a dit que maintenant la position des États Unis a bien évolué, et Dieu merci, si c’est le cas. Il faut que le Royaume Uni également qui est d’accord, que la Russie et la Chine, acceptent de donner le mandat robuste pour qu’on en finisse avec ce qui se passe dans le Sahel», plaide-t-il.
Il indique, dans le même ordre d’idées, que combattre le terrorisme au Sahel est à la fois un devoir de solidarité et un impératif de sécurité collective.