Mugabe en «contact» avec son vice-président, selon l’armée

Malgré les appels incessants à démissionner de ses pairs, Robert Mugabe s’accroche à son fauteuil. La procédure de destitution jusqu’ici évoquée pourrait être supplantée par une nouvelle stratégie de sortie de crise, une feuille de route établie entre l’armée et le président zimbabwéen. Le général Chiwenga, chef d’état-major de l’armée, affirme ce lundi soir que Robert Mugabe est «en contact» avec son vice-président déchu Emmerson Mnangagwa qui sera « prochainement » de retour au pays.
Dans une allocution télévisée, le général Constantino Chiwenga s’est dit «encouragé par les nouveaux développements» depuis le coup de force militaire de la semaine dernière, notamment «les contacts entre le président et l’ancien vice-président, camarade Emmerson Mnangagwa, attendu prochainement dans le pays».
«Nous, les forces de sécurité et de défense du Zimbabwe exhortons les Zimbabwéens à rester calmes, patients et respectueux des lois du pays», a également déclaré le général Constantino Chiwenga dans son allocution, à l’avant-veille d’une nouvelle manifestation contre Robert Mugabe, au pouvoir depuis 37 ans.
Feuille de route entre l’armée et Mugabe
Emmerson Mnangagwa, 75 ans, a été évincé du gouvernement le 6 novembre et poussé à l’exil après un bras de fer avec la première dame, Grace Mugabe, 52 ans, qui avait ainsi réussi à écarter son rival dans la course à la succession de son mari. L’armée, hostile à l’ascension de Grace Mugabe, avait alors décidé d’intervenir, en démentant tout «coup d’Etat». Elle a rebaptisé lundi son intervention «Operation Restore Legacy» (Opération restaurer l’héritage), en référence aux années de lutte pour l’indépendance du pays.
Depuis, l’armée mène des discussions avec le président Mugabe qui refuse de démissionner, malgré les pressions des militaires, de la rue et de son propre parti. Dans le cadre de ces entretiens, «plusieurs garanties ont été données» et le président Mugabe «a accepté une feuille de route» pour une sortie de crise, a assuré le général Chiwenga sans donner plus de précisions. Selon plusieurs analystes, le vieux dirigeant, accusé de violations des droits de l’homme et de corruption, joue la montre afin d’obtenir des garanties sur son immunité.
Quid désormais de la motion de censure que le parti présidentiel, la ZANU-PF, entendait déposer dès mardi ? Les prochaines heures révéleront si le parti se rangera aux directives de l’armée qui demande à toutes les parties, y compris la ZANU-PF, d’éviter toute action ou activité qui pourrait menacer la paix dans le pays.

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