Au moins 32 personnes, dont quatre enfants, ont perdu la vie dans deux bousculades distinctes au Nigeria alors que de grandes foules s’étaient rassemblées pour collecter des vivres et des vêtements distribués lors d’événements annuels de Noël, a annoncé la police samedi.
Trente-deux personnes sont mortes dans deux mouvements de foule survenus lors de distributions alimentaires samedi au Nigeria, à l’heure où le pays connaît l’une de ses pires crises économiques entraînant une forte inflation des denrées alimentaires. À Okija, dans l’État d’Anambra (sud du Nigeria), le bilan annoncé dimanche par la police s’établit à 22 morts. Les autorités locales faisaient état samedi de «plusieurs personnes» décédées lors de l’incident. «Le commandement de la police, tout en exprimant ses condoléances aux familles et aux amis des défunts, souhaite un prompt rétablissement aux blessés», a déclaré dimanche Tochukwu Ikenga, porte-parole de la police de l’Etat d’Anambra.
Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes de la bousculade, selon la police. Samedi également, à Abuja, la capitale du Nigeria, 10 personnes ont été tuées et huit autres blessées lors d’une autre bousculade. Cette dernière s’est produite aux abords de l’église catholique de Maitama, lors d’une distribution de denrées alimentaires destinée à «des personnes vulnérables et âgées», selon les forces de l’ordre. À la suite des deux incidents, «le président Bola Tinubu a annulé tous ses événements officiels à Lagos aujourd’hui, y compris sa participation à la Régate de bateaux de Lagos 2024», a indiqué dans un communiqué Bayo Onanuga, conseiller spécial du président samedi.
Flambée des prix
Manzo Ezekiel, un des porte-paroles de l’Agence nationale de gestion des urgences (NEMA), a déclaré samedi à l’AFP: «Cela devient trop répandu et cela montre que des mesures de précaution ne sont pas prises». «Chaque fois que vous distribuez des produits de première nécessité à des personnes, et qu’il n’y a pas de mesures prises pour contrôler la foule, cela engendre souvent des situations comme celle-ci», a-t-il poursuivi. Face à la flambée des prix des aliments au Nigeria, de nombreux Nigérians sont contraints de faire la queue durant des heures lors de distributions alimentaires. La fin des subventions des carburants et du contrôle des devises décidée par le président Tinubu à son arrivée à la tête du Nigeria en mai 2023, a entraîné une hausse du coût de la vie dans le pays, avec une inflation atteignant 34,6% en novembre 2024.
Le président nigérian a appelé à plusieurs reprises ses compatriotes à faire preuve de patience, affirmant que ses réformes permettront d’attirer les investisseurs étrangers et de faire repartir l’économie, mais les effets positifs de ces réformes économiques tardent à se faire sentir d’après les critiques.Mercredi, le Nigeria a été marqué par une autre bousculade qui a eu lieu lors d’une fête foraine organisée dans les locaux d’un lycée à Ibadan (sud-ouest), troisième plus grande ville du Nigeria. Au total, au moins 35 enfants sont morts et six autres ont été grièvement blessés lors de cet événement festif. Une enquête a été ouverte «à la section des homicides du département des enquêtes criminelles» de l’État d’Oyo, a déclaré Adewale Osifeso, porte-parole de la police de l’État.M. Tinubu avait exhorté jeudi «le gouvernement de l’État d’Oyo à prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter qu’une telle tragédie ne se reproduise», selon un communiqué de la présidence.
Le président a également réclamé «un examen complet des mesures de sécurité pour tous les événements publics, une application stricte des règlements de sécurité, ainsi que des audits réguliers pour évaluer la sécurité des lieux où sont organisés des événements», a précisé le document.Au cours des derniers mois, plusieurs bousculades meurtrières sont survenues au Nigeria.En mars, dans l’Etat de Nasarawa (centre), deux étudiantes ont été tuées dans une bousculade sur un campus universitaire où une foule importante s’était rassemblée pour une distribution de nourriture par les autorités locales.