L’ancien Premier ministre britannique Boris Johnson s’en est pris violemment au président français Emmanuel Macron au début de l’invasion russe de l’Ukraine, l’accusant d’être un « lèche-bottes de Poutine », affirme jeudi son ancien directeur de la communication.
Début mars 2022, lorsque des dizaines de milliers d’Ukrainiens fuient leur pays en proie à l’invasion russe déclenchée le 24 février, les médias britanniques et plusieurs pays européens critiquent le petit nombre de réfugiés accueillis par le Royaume-Uni.
« Macron a renchéri en critiquant Boris très directement et ses propos ont fait la Une du Guardian, je crois un vendredi », se souvient Guto Harri, ancien directeur de la communication de l’ex-Premier ministre, dans un nouvel épisode de son podcast « Unprecedented » mis en ligne jeudi.
Durant une réunion avec ses conseillers, « il s’est lancé dans une virulente attaque contre Emmanuel Macron, le traitant de d’un mot commençant par un C (allusion évidente à « connard », ndlr), disant c’est un taré, c’est le lèche-bottes de Poutine », raconte-t-il.
Il « faut enlever les gants », « nous devons nous déchaîner contre les +frogs+ » » (grenouilles – surnom péjoratif des Français), aurait dit Boris Johnson, selon ce conseiller.
Soutien de la première heure de Kiev dans son conflit avec la Russie, le Royaume-Uni et ses dirigeants s’étaient déjà montré sceptiques devant les tentatives du président français de convaincre le président russe Vladimir Poutine de ne pas envahir l’Ukraine.
La visite du président français à Moscou, quelques semaines avant le début du conflit, a « donné la nausée » à Boris Johnson, selon M. Harri.
Toutefois, raconte ce conseiller, les deux dirigeants se sont ensuite réconciliés.
« Ils ont pris un whisky ensemble à un sommet du G7 (…) se donnant du +mon ami+, +enchanté Emmanuel+ », et Boris Johnson invitant Macron à Londres « pour que nous puissions montrer au monde que notre +Bromance+ est vivante ».
Un porte-parole de Boris Johnson s’est refusé à tout commentaire sur les propos qui lui prête son ancien conseiller, précisant que l’ancien Premier ministre n’était pas impliqué dans ce podcast.
Selon des chiffres officiels, le Royaume-Uni a délivré près de 230.000 visas à des Ukrainiens depuis le début de la guerre.