RDC: à Goma, la colère des civils déplacés face à l’insécurité

Deux personnes – un déplacé et un milicien Wazalendo – ont péri à Goma, dans l’est de la RDC, mardi 5 mars, à Lac Vert. Ce quartier est surpeuplé de déplacés depuis l’offensive du M23, soutenu par le Rwanda, lancée en février. Là-bas, les civils côtoient une multitude d’hommes armés, militaires congolais ou membres de groupes armés pro-gouvernementaux. Une présence qui a accru l’insécurité, dénoncent les habitants.

« Les autorités arrivent toujours trop tard », déplore un représentant de la société civile locale, mardi 5 mars, après l’arrivée d’une délégation de militaires et de miliciens, envoyés pour calmer les esprits à Goma, à l’est de la République démocratique du Congo.

Dans la nuit du lundi au mardi, dans le quartier Lac Vert à Goma, des hommes armés, appartenant aux troupes loyalistes, ont fusillé un civil déplacé de guerre, confirment plusieurs sources. Un assassinat qui a provoqué l’ire de la foule.

Dans la matinée de mardi, des pneus ont été brûlés sur la chaussée. Un Muzalendo – le nom donné aux miliciens pro-gouvernementaux alliés à l’armée congolaise (aussi appelé Wazalendo) – a été brûlé par un groupe en colère. Wazalendos et troupes régulières côtoient en effet les civils depuis le repli des forces loyalistes vers Goma, mi-février.

Depuis, l’insécurité ne fait que croître. Vol, racket, viol… Les habitants affirment avoir alerté les autorités locales à plusieurs reprises avant ce drame. « Des alertes restées sans réponse », assure un déplacé.

Lundi, une poignée de Congolais bravaient l’interdiction de manifester et sont descendus dans les rues de Goma pour protester contre le quotidien difficile : la hausse des prix, le surcroît des taxes, et le harcèlement des hommes armés dans la ville, où s’entassent des centaines de milliers de déplacés en raison du conflit.

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