La colère gronde parmi les habitants à Mayotte, dévastée après le passage de la tempête Chido. En déplacement sur l’île, Emmanuel Macron a été interpellé par des sinistrés exaspérés par la lenteur de l’aide. Une séquence immortalisée par Brut a particulièrement retenu l’attention.
Mayotte, « si c’était pas la France… » : les oppositions s’indignent après les propos d’Emmanuel Macron
« Si c’était pas la France vous seriez 10 000 fois plus dans la merde ! » : la phrase prononcée par Emmanuel Macron à Mayotte face à la colère des habitants démunis après le passage du cyclone Chido a été vivement dénoncée par ses opposants politiques vendredi. Pris à partie et hué jeudi soir par une foule de personnes qui criaient « Macron démission » au terme de sa première journée dans l’archipel français dévasté, le chef de l’État s’est emporté.
«Aujourd’hui, vous venez nous dire que tout va bien alors que tout va mal», a lancé une habitante, «On va compter les morts dans les bidonvilles, monsieur le président». Bilan provisoire: 31 morts et 2500 blessés, mais le préfet craint des décès bien plus nombreux, d’autant plus que de nombreuses personnes décédées ont déjà été enterrées par leurs proches sans qu’ils aient été comptabilisés.
«J’ai passé la journée avec vous, je m’égosille pour parler», s’emporte Macron, ajoutant: «Si quelqu’un m’a entendu dire que tout va bien, levez le doigt». Devant la foule, il martèle
« N’opposez pas les gens ! Si vous opposez les gens on est foutu, parce que vous êtes contents d’être en France. Parce que si c’était pas la France vous seriez 10 000 fois plus dans la merde ! », s’est époumoné le président. « Il n’y a pas un endroit de l’océan Indien où on aide autant les gens », a-t-il plaidé. « Dans quel autre territoire français, le président sermonnerait nos concitoyens en leur demandant de bien vouloir arrêter de se plaindre de leur tragédie puisqu’ils ont déjà la chance d’être Français ? », s’est interrogé sur X, le premier secrétaire du PS Olivier Faure.
Pour le président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale Éric Coquerel, cet échange « se passe de commentaires ». « Message à celles et ceux qui estiment qu’il ne doit surtout pas partir : qui imagine cela encore possible 30 mois ? » jusqu’à la fin du mandat présidentiel en 2027, a écrit le député de La France insoumise, sur le même réseau social.
« Mayotte mérite mieux que ça »
Le député François Ruffin (ex LFI) a quant à lui affirmé que le président de la République n’irait jamais « tenir les mêmes propos en Aveyron ou en Alsace : Mayotte mérite mieux que ça. La France mérite mieux que ça ».