Trafic international de Cocaïne : Dakar, cible des narcotrafiquants

Gendarmes guard a truck with a large part of the seized cocaine haul at a cement furnace in Rufisque near Dakar 02 August 2007 during the incineration of 2.475 tonnes of cocaine, seized in Senegal between the end of June and the beginning of July. The destruction of the haul worth 228.7 million euros took place at the Society for the Commercialization of Cement (Sococim) under tight security. AFP PHOTO / GEORGES GOBET / AFP PHOTO / GEORGES GOBET
Victime de sa situation géographique privilégiée, la capitale sénégalaise est depuis longtemps une zone de transit de choix pour les cartels criminels, notamment d’Amérique du Sud, branchés sur les marchés de consommation européens.
En juin, les cartels de narcotrafiquants ont été en grande forme dans leur détermination à faire parvenir leurs cargaisons de cocaïne à diverses destinations. A ce jeu mortel, le port de Dakar est clairement une cible de choix, entre autres raisons pour son emplacement stratégique sur la route de l’Europe.
Mercredi 26 juin, la Douane mettait la main sur 238 kilos de cocaïne dissimulés dans des véhicules arrivés au Môle 1 du Port de Dakar. La drogue provenait du port brésilien de Paranagua et était en route pour Luanda, capitale de l’Angola. Trois jours plus tard, c’est du même port brésilien qu’est arrivé un navire avec 750 kilos de cocaïne dissimulés à bord. Le port togolais de Tema était une destination de la « marchandise ».
En février dernier, la police de Guinée Bissau avait découvert 800 kilos de cocaïne dans un camion frigorifique immatriculé au Sénégal. Plusieurs trafiquants présumés avaient été arrêtés dont 2 Nigérians, 1 Sénégalais et 1 Bissau-guinéen.
Il y a quelques jours, c’est un militaire de la délégation du chef de l’État brésilien qui était arrêté à l’aéroport de Séville, dans le sud de l’Espagne, avec 39 kilos de cocaïne découverts dans sa valise. Ce militaire faisait partie de l’équipe avancée du Président Jaïr Bolsonaro en route pour Osaka où il devait prendre part au Sommet du G20. Bolsonaro a ensuite dégagé toute responsabilité en indiquant à la police espagnole qu’elle pouvait enquêter avec la pleine coopération des autorités brésiliennes.
Il est à croire que le mois de juin est une période propice au trafic de drogue pour les compagnies criminelles qui alimentent le marché mondial. Des gendarmes français ont récemment arraisonné dans les eaux de la Polynésie française un voilier transportant 436 kilos de cocaïne et venant de Panama. Les autorités américaines ne sont pas en reste également avec la saisie de 16 tonnes de cocaïne sur un cargo dans le port de Philadelphie. Elles ont estimé la valeur marchande de la drogue à la somme de 570 milliards Cfa (1 milliard de dollars Us).
Au mois de mai dernier, un Japonais voyageant à bord d’un avion assurant la liaison entre le Japon et le Mexique est mort après avoir avalé 246 sachets de cocaïne.
2 mille tonnes de production mondiale
Le côté lucratif du trafic de drogue ne se dément pas ; d’où l’insistance des cartels à densifier leurs réseaux de transports et de distribution à travers le monde, en dépit des renforcements de contrôle et de la coopération entre États. Selon le dernier Rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (Onudc) publié ce 26 juin, environ 2000 tonnes de cocaïne ont été produites au cours de l’année 2017, ce qui est un record mondial. Dans le même temps, les saisies ont atteint 1275 tonnes.
Selon le Rapport 2018 de l’Organe international de contrôle des stupéfiants (Oics), le continent africain tend à devenir une base importante en tant que «région de transit pour le trafic de cocaïne». Auparavant zones de transit préférées pour l’itinéraire de la cocaïne, l’Afrique de l’ouest et l’Afrique centrale sont en train d’être supplantées par l’Afrique du Nord. Celle-ci «a représenté 69% de l’ensemble de la cocaïne saisie en Afrique» au cours de l’année 2016.

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