En 2020, la chute du nombre de passagers a atteint 50 % sur les vols intérieurs, mais 74 % sur les vols internationaux. Les compagnies ont subi des pertes cumulées de 370 milliards de dollars américains.
La pandémie due au nouveau coronavirus a fait chuter de 60 % le nombre de passagers des compagnies aériennes dans le monde en 2020 et les perspectives à court terme restent sombres, a prévenu, vendredi 15 janvier, l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), l’agence spécialisée des Nations unies.
Avec la restriction des voyages partout dans le monde pour tenter de freiner la pandémie, le nombre de passagers, qui a atteint 1,8 milliard en 2020, est retombé au niveau de 2003, loin des 4,5 milliards de 2019, a annoncé l’OACI dans un communiqué. « La baisse de la demande » va se poursuivre pour le trimestre en cours et pourrait même s’aggraver, avertit l’agence sise à Montréal.
En 2020, la chute du nombre de passagers a atteint 50 % sur les vols intérieurs, mais 74 % sur les vols internationaux, qui ont transporté 1,4 milliard de personnes de moins qu’en 2019. Résultat : les compagnies ont subi des pertes cumulées de 370 milliards de dollars américains (306 milliards d’euros).
Les aéroports et les fournisseurs de services de navigation aérienne ont subi pour leur part des pertes respectives de 115 et 13 milliards de dollars. Une situation qui, selon l’OACI, « remet en question la viabilité financière de l’industrie et menace des millions d’emplois dans le monde ».
Industrie pratiquement à l’arrêt
Le marché mondial du tourisme est aussi frappé de plein fouet, puisque la moitié des touristes ont l’habitude de prendre l’avion pour rejoindre leur destination. La reprise de l’industrie, possible au deuxième trimestre, passe par la réussite de la vaccination, qui a commencé dans les pays riches, selon l’agence.
Plusieurs gouvernements ont aussi volé au secours des compagnies, ou sont sur le point de le faire. La chute de l’industrie s’est amorcée en janvier 2020, mais elle était alors limitée à quelques pays. Fin mars, avec la propagation du nouveau coronavirus, l’industrie était pratiquement à l’arrêt partout dans le monde, rappelle l’OACI.
En avril, la baisse du nombre de passagers atteignait 92 % par rapport à 2019. Le trafic a modérément repris pendant l’été dans les pays du Nord, mais a chuté de nouveau à partir de septembre avec l’arrivée de la deuxième vague de la pandémie et le retour des restrictions un peu partout dans le monde.
L’OACI note dans l’ensemble que les vols intérieurs ont mieux résisté aux restrictions que les vols internationaux, notamment en Chine et en Russie, où le nombre de passagers est déjà revenu aux niveaux d’avant la pandémie.