Le juge qui préside à New York le procès civil de Donald Trump pour des fraudes financières dans la gestion de son empire immobilier a menacé vendredi l’ancien président de “lourdes sanctions”, jusqu’à la prison, pour avoir laissé sur son site internet de campagne une publication insultante pour sa greffière.
Lors de l’audience, où Donald Trump était absent, le magistrat Arthur Engoron a rappelé qu’il avait déjà interdit, dès le deuxième jour du procès le 3 octobre, à toutes les parties de s’en prendre à son équipe, après une publication jugée “dégradante” pour sa greffière sur le compte du milliardaire républicain sur son réseau Truth Social.
La publication avait été retirée mais “malgré cet ordre clair, j’ai appris hier soir que le message incriminé n’avait jamais été retiré du site DonaldJTrump.com et qu’il est resté sur ce site pendant les 17 derniers jours”, avant d’être “retiré tard hier soir (jeudi), mais seulement en réponse à un courriel de ce tribunal”, a ajouté le juge, selon des déclarations relayées par les médias américains et confirmées à l’AFP par un porte-parole du tribunal.
“Dans le climat actuel, les contre-vérités incendiaires peuvent entraîner, et ont déjà entraîné dans certains cas, des dommages physiques graves, voire pires”, a poursuivi Arthur Engoron.
Il a ensuite sommé les avocats de l’ancien président des Etats-Unis “d’expliquer pourquoi cette violation flagrante” de son ordre “ne devrait pas entraîner de graves sanctions, y compris des pénalités financières, l’inculpation de Donald Trump pour outrage à magistrat et, éventuellement, son incarcération”.
D’après plusieurs médias locaux, l’un des avocats de Donald Trump, Chris Kise, a fait amende honorable, plaidant un accident et en rappelant que la publication avait bien été retirée sur Truth Social.
“C’est malheureux et je m’excuse au nom de mon client”, a dit Chris Kise, selon la chaîne NBC News.
Le magistrat a indiqué qu’il statuerait sur l’incident.
En raison de ses déclarations souvent virulentes, Donald Trump s’est également vu interdire tout commentaire public visant les procureurs, le personnel du tribunal et les témoins au procès pénal à venir à Washington pour ses tentatives présumées d’inverser les résultats de la présidentielle de 2020.
Une mesure prise par la juge pour contenir les risques de menaces, d’intimidation et de harcèlement des personnes visées à l’heure des réseaux sociaux.