«C’est le barrage de Diama que Gouy Gui a mis devant moi pour éviter de prendre des coups»
Vainqueur de Gouy Gui dimanche, au stade Demba Diop, dans le duel pour s’ouvrir les portes de l’arène de VIP, Boy Niang 2 a dédié à ces fans ce qu’il appelle «une belle victoire». Cette page tournée, il veut et peut se frotter aux VIP de l’arène. Et c’est avec un grand sourire qu’il nous a accueillis chez lui, hier, au bout d’une longue attente, quand même.
Pourquoi cette longue attente ?
Avant tout, rendons grâce à Dieu et nous remercions tous nos amis et parents. Je suis très content de la victoire, je viens de me réveiller comme ça. Ce combat a trop duré, on devait le faire ainsi parce que c’était un grand jour. L’adversaire m’avait dit qu’au bout de trois minutes le combat serait terminé, mais j’ai attendu pour voir. J’ai vu qu’il était sur la défensive. Cela montre aussi qu’il n’a pas respecté ce qu’il avait dit. Bon ! vous savez que la lutte n’est que stratégie, donc on a usé des siennes pour avoir ce qu’on espérait. Parfois il faut être plus intelligent et rusé. Quand on vous attend par ici, vous sortez par là-bas, pour tromper la vigilance de vos adversaires. Comme au bout de quelques minutes mon adversaire n’a pas lutté, je me suis dit donc qu’il fallait que j’aille le chercher pour qu’on en finisse.
Gouy Gui a tendu sa main gauche pour me barrer, parce qu’il est conscient que je vais l’atteindre. Je peux dire que c’est le barrage de Diama que Gouy Gui a mis devant moi pour éviter de prendre des coups. Pour y arriver, j’ai essayé de faire descendre sa main pour mieux l’atteindre. Dieu merci, j’ai pu le toucher et lui fendre même la lèvre.
Vous êtes un ambassadeur de la non-violence, mais un de vos poulains a eu une altercation avec les forces de l’ordre. Qu’en pensez-vous ?
Ce n’est pas de la violence. Mon poulain allait être arrêté et je suis intervenu. Les policiers voulaient coûte que coûte l’amener, je leur ai dit qu’il a des choses très importantes à faire pour moi pour le combat. Vous voulez l’arrêter, attendez la fin du combat. Parce que là, il fait partie des piliers de mon staff. Je suis d’accord avec les forces de l’ordre, parce qu’ils ne faisaient que leur travail. Mais en ce moment précis, le gars ne pouvait pas quitter le «Thioumoukay». Avant mon combat, les forces de l’ordre mon invité lors de leur finale du tournoi des forces armés. J’y étais, à deux semaines de mon combat, pour dire que le respect que j’ai pour eux. J’ai réagi comme ça, pas par indiscipline, mais parce qu’il avait des choses très importantes pour moi concernant le combat. Quelqu’un du camp adverse est venu me verser du liquide sur le corps. J’ai esquivé et je suis même allé à côté des arbitres pour les prendre à témoin. L’un d’eux m’a même dit qu’il sera sanctionné. Après cela, j’ai suivi le quidam, parce que je voulais lui donner une leçon. Car je ne peux pas concevoir préparer un combat jusqu’au jour J et qu’un individu vienne me le faire perdre. Je demande aux membres du CNG d’y veiller, parce que c’est ce genre de choses qui engendrent la violence.
Comment est-ce que vous avez préparé le combat ?
J’étais en Europe pour bien me préparer, parce que ce combat était d’une importance capitale. Je me devais de faire une préparation spéciale. J’ai fait deux mois en Europe et ensuite avec mes préparateurs, on est venu terminer le travail commencé. Dimanche, nous avons bouclé le travail de la plus belle des manières. Les lutteurs de Pikine m’ont soutenu, ils n’étaient pas au stade, mais ils m’ont accompagné, je les remercie. Ama et Eumeu, malgré leurs combats, ils ont été là pour m’apporter leur soutien.
La boxe un atout de plus dans votre panoplie ?
J’ai appris la boxe dès mon jeune âge et je voulais que mon adversaire opte pour la bagarre, mais il ne m’a pas suivi dans cette direction. Vous savez à chaque événement un fait nouveau. Je voulais qu’on fasse quelque chose de différent, je lui ai donné des coups, lui aussi il a riposté. Mais ces coups ont touché mon avant-bras.
Est-ce que vous visez toujours les VIP ?
Moi, pour l’instant, je vise les VIP, comme Balla Gaye 2, Gris Bordeaux ou autres. J’ai terrassé six lutteurs, dont Sa Cadior, Less 2, entre autres. Et je répète que je vise les ténors comme on dit. Je pense que j’ai fait mes preuves avec les lutteurs de ma génération. Beaucoup disent que je dois affronter Sa Thiès, mais lui, il a déjà un combat. Au vu de mon palmarès, j’estime que je dois monter en puissance. Mais si je dois l’affronter, je le ferais. En ce moment, on dit qu’il n’y a pas de sponsors, je pense que c’est le manque de belles affiches. Pour cela, il faut que les ténors tendent la main au plus jeunes, comme l’a fait Tapha Gueye avec Balla Gaye et Lac de Guers 2. Il leur a donné une chance. Et pourquoi ceux qui sont là ne feraient pas la même chose. La lutte tourne autour de quelques personnes et ce n’est pas normal. Il faut que les grands acceptent de lutter avec les petits. Un choc comme Boy Niang 2/Balla Gaye 2, Boy Niang 2/Tapha Tine, ce sont des affiches attractives qui feront courir les sponsors. Car ce sont des combats de haut niveau.
Quel est votre objectif ?
Mon objectif, c’est de me frotter avec les grands. Aucun promoteur ne m’a encore contacté, je sors d’un combat très difficile. Je me repose pour l’instant. J’encourage mon adversaire, c’est un bon lutteur. La clé de ce succès, c’est le travail, j’ai bossé dur. Gouy Gui est un poids lourd, mais je l’ai ceinturé avant de pivoter et le terrasser. Mais avant, son protège dent est tombé, beaucoup n’y ont pas prêté attention.
Propos recueillis par
Fafi DIOUF