Depuis l’éclatement de l’affaire Khalifa Sall et sa gestion de la caisse d’avances de la mairie de Dakar, nombre de citoyens se demandent encore le sort réservé aux épinglés qui sont dans le camp du Président Macky Sall. Cheikh Oumar Hann qui en fait partie et pris la main dans le sac pour brigandage financier, comme révélé par l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption, ne parait guère être inquiété, même s’il est dit qu’il est fortement menacé par le gourdin de Dame justice.
Par Abdoulaye Mbow (actunet.sn)
Et pour cause, depuis la publication du rapport de l’Ofnac qui était présidé par Nafi Ngom Keïta, aucune mesure allant dans le sens d’éventuelles sanctions n’a été prise par les autorités. L’on se souvient même qu’il y a eu un véritable matraquage médiatique contre l’ex présidente de ce corps de vérification poussant certains proches collaborateurs du Président Macky Sall à brocarder le rapport et son contenu. Le principal concerné, en lieu et place d’apporter des clarifications précises, s’était même permis de proférer des menaces, bandant les muscles pour dire aux Sénégalais qu’il n’est point inquiété.
A vrai dire, l’on se demanderait aisément si son dossier n’est pas sous les coudes du maître protecteur. En effet, ce Directeur général, membre et responsable ‘’apériste’’ marche, circule, effectue des sorties, oubliant par la même occasion qu’il a l’impérieux devoir de rendre compte de sa gestion décriée par l’Ofnac, créé pour eux comme la Cour de répression de l’enrichissement illicite a été réactivée pour poursuivre les anciens tenants du pouvoir. Et, il devait tout simplement être mis en frigo, le temps qu’une enquête expresse se fasse et situer les responsabilités étant donné qu’il s’agit de gestion de deniers publics comme c’est le cas avec la caisse d’avances de la mairie de Dakar.
Il n’est pas le seul car, d’autres pontes du régime ‘’apériste-Bennoo Bokk Yaakaar’’ ont été pris la main dans la…caisse. Que dire d’El Hadji Seck Ndiaye du nom de l’ex Directeur des transports routiers qui a été inculpé par le juge du 1er cabinet d’instruction du Tribunal de grande instance de Louga avant d’être placé sous mandat de dépôt à la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de cette localité. Son incarcération faisant suite au démantèlement d’un vaste réseau de corruption qui avait implanté son quartier général au service des mines de Louga.
Pourtant, il n’a fallu que quelques jours pour qu’il soit nommé par le Président de la République, président du Conseil du Fonds d’Entretien routier autonome du Sénégal (FERA). Une aberration dans un pays qui milite pour la bonne gouvernance.
Et, aujourd’hui, avec l’éclatement de l’affaire Khalifa Sall, il est indiqué que le gourdin de la justice pourrait s’abattre sur le Dg du Coud. Un pur saupoudrage ? Car, si tel était le cas, ce n’est nullement le moment pour l’annoncer surtout que le rapport de l’Ofnac l’épinglant date de plusieurs mois. Par problème de contexte lié à la caisse d’avances de la mairie de Dakar, faire une telle déclaration concernant Cheikh Oumar Hann pourrait relever d’un stratagème pour détourner les regards vers l’essentiel. Cet essentiel étant de dépoussiérer les dossiers impliquant des pontes du régime actuel, mais également faire la lumière sur la liste des vingt-cinq dignitaires du régime libéral qui devait passer devant les enquêteurs de la Crei comme cela a été le cas avec Karim Wade, envoyé à Rebeuss, condamné avant d’être gracié. Sans oublier les 138 milliards francs CFA qu’il devrait payer à l’Etat du Sénégal.
Par Abdoulaye Mbow (actunet.sn)