Affaire Khalifa Sall : Méfiance !

Il semble, d’après les informations sorties du côté des autorités que Khalifa Sall, maire de Dakar est trempé jusqu’au cou dans l’affaire de la caisse d’avances de sa municipalité. Ce qui est sûr, les accusations font légion et presque tout le monde se permet de violer la présomption d’innocence du principal concerné. Mais, méfiance dans ce dossier puisque tout n’a pas été dit. Pas encore, surtout que nombre de citoyens attendent une vive réaction dans la gestion du dernier rapport de l’Office de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac).

Par Abdoulaye Mbow (actunet.sn)

Dans ce Sénégal, une mauvaise gestion des deniers publics voudraient dire ne point s’inquiéter. Mais, il est certain que pour échapper aux griffes de la justice, il faut bel et bien appartenir au pouvoir. Cela a été le cas sous les magistères des Présidents Diouf, Wade et maintenant Macky Sall. L’on se rappelle que tous les rapports produits par les organes de contrôle ont toujours été rangés dans les tiroirs de l’oubli. Que dire de l’épisode Awa Ndiaye, devenue transhumante et promise à un poste de responsabilité ?

C’est un petit exemple parmi tant d’autres. Plus récemment, c’est le dernier rapport de l’Office de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) qui suscite nombre d’interrogations. Et pour cause, les Sénégalais ne cesseront de le dire. Des autorités de l’Alliance pour la République (Apr), ont été prises la main dans la…caisse. Malheureusement, aucun suivi, aucune sanction. Bien au contraire, ils sont tout à fait à l’aise et ne sont point inquiétés. Ce qui n’est pas le cas dans l’affaire Khalifa Sall.

Avec une violation flagrante de la présomption d’innocence, des informations sont fournies par certaines autorités, accusant ouvertement le maire de Dakar. Supposons qu’il soit coupable de ce qu’on l’accuse. Quoi qu’il en coûte, il a le devoir de rendre compte. Et, s’il est coupable de détournement de deniers publics, la sanction doit tomber. Seulement, pas dans ce contexte où véritablement personne ne peut nier une chasse, une traque aux opposants. Pour ce cas précis, il fallait bien casser les rebelles du Parti socialiste (Ps) dans l’opposition sous le regard (accusateur) du Ps au pouvoir. Peu importe ! Dans ce dossier, il faut savoir mesurer un degré de méfiance puisque les épinglés sont nombreux suite aux rapports de l’Ofnac et de l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp). C’est cette rapide entrée en matière des autorités que tout le monde attendait dans ces dossiers. ‘’Je ne protégerai personne. (…). L’Ofnac est pour nous’’, disait le Président Macky Sall. Donc, méfiance si l’on ne veut pas que les Sénégalais puissent profondément croire qu’il s’agit juste d’une liquidation…politique.

L’on se rappelle de l’épisode Macky Sall, accusé par Me Wade et son régime de blanchiment d’argent. Pourtant, s’il l’avait voulu, le pape du Sopi pouvait trouver le meilleur moyen d’envoyer son ex- Premier ministre à l’hôtel zéro étoile. Il a fallu l’intervention de bonnes volontés pour éviter un précédent dangereux qui voudrait que l’on liquide un ‘’innocent’’ jugé ‘’coupable’’ pour des considérations strictement politiques. Au finish, les Sénégalais ont engagé la bataille. La fin de l’histoire est connue. En 2012, Wade a perdu devant celui qu’il acculait et jetait en pâture.

Abdoulaye Mbow (actunet.sn)

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