Même si la coalition Benno bokk yakaar qui a amené le Président Macky Sall au pouvoir est toujours là, il faut noter que beaucoup de ses membres ont quitté la barque.
Après le passage du candidat de la coalition Macky 2012 au second tour de l’élection présidentielle de 2012, avec 26% de l’électorat, les coalitions perdantes de l’op- position d’alors ont respecté leur parole, au nom notamment de la charte des Assises natio- nales en soutenant le premier d’entre eux. Cette coalition forte de dizaines de partis lui per- mettra de remportersans grande difficulté cette élection avec près de 66% des suffrages face au Président Abdoulaye Wade dont le troisième mandat, vive- ment contesté, a occasionné une violence qui a débouché sur mort d’hommes. Les élections législatives qui s’ensuivirent ai- deront la coalition victorieuse à consolider cette mouvance présidentielle qui était pourtant condamnée à imploser, comme l’ont été d’autres alliances élec- torales dans l’histoire politique du Sénégal. LE SEPTENNAT DE LA SÉPARATION Mais, petit à petit, le Président Macky Sall commencera à se retrouver devant la réalité du terrain politique au point de ne pas tenir en compte certaines promesses qui ont sous-tendu ce compagnonnage. C’est le cas du député Imam Mbaye Niang, leader du Mrds. Pour marquer le coup, il ne se limitera pas seulement à quitter la majorité présidentielle. Il abandonne également son poste de «Secrétaire» à l’Assemblée nationale en raison de la décision du Président Sal, de «n’avoir pas honoré sa promesse de ré- duire de sept à cinq ans la durée de son mandat en cours». Ce sont les mêmes raisons qui ont motivé le départ du président de l’Union pour la démocratie et la réforme (Udr), Dolèle Yaakaar, Mansour Ndiaye. Un peu plus tôt, le leader de la coalition Taxaw Tem, Ibrahima Fall, avait déjà abandonné le navire. Pour éviter «le bilan décevant» du Président Macky Sall. «Le bilan de Macky Sall est plutôt décevant dans le mesure où, si l’on rapporte ce qui a été fait à ce qui a été promis, force est de reconnaître que les résultats ne sont pas à l’image des promesses. Ce n’est pas avec 7 % qu’on peut se développer. Il faut qu’on éduque les citoyens et ce n’est pas la peine de chercher à les induire en erreur. Beaucoup de pays sont aujourd’hui à 7,8,9% ; cela ne suffit pas pour l’émergence», soutenait-il dans l’émission Grand format de la Rfm en 2014. Ils ne seront pas seuls. Puisque d’autres partis viendront s’ajouter à cette longue liste de départ de la coalition Benno bokk yakaar. C’est le cas pour Cheikh Bamba Dièye, devenu un farouche opposant. Comme du reste Cheikh Tidiane Gadio. Dans son coin, l’ancien ministre et chef de fil du parti des Citoyens pour l’Éthique et la transparence «Jarin sama reew», candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2012, Moussa Touré, est devenu un franc-tireur, dégainant tout le temps sur la gestion du Président Sall. L’expert-comptable, Mor Dieng, du Parti Yakaar, est allé s’occuper de ses affaires, comme du reste le Professeur Amsatou Sidibé, parti de Benno suite à ses sorties fracassantes sur sa vision de la marche de la gouvernance du régime Sall. Autant d’alliés de la première heure ont ainsi dit «au revoir» pour se braquer contre le Pré- sident qui peut, toutefois, compter sur de nouvelles adhésions. De nombreuses têtes ont rejoint l’Apr pour occuper les espaces laissés par les frustrés. Idrissa Seck n’échappera pas à ces désistements. En septembre 2013, il annoncera avec fracas la sortie de son Rewmi de la coalition présidentielle. Une démarche qui mettra fin aux relations très heurtées entre les deux hommes. L’«homme de Princeton» n’ayant jamais, selon ses détracteurs, accepté que «l’ingénieur» le précède au Palais de l’ex-Avenue Roume. Il partira avec de nombreux élus tout en perdant ses ministres, Pape Diouf et Oumar Guèye, qui avaient décidé de rester. LA SCISSION DANS LES PARTIS Dans cette marche commune avec le président de la République, le Ps et l’Afp y laisseront des plumes. Khalifa Sall sera suivi dans sa lutte pour de nombreux socialistes. El Hadj Malick Gackou, lui, créera son Grand Parti, emportant avec lui des pans entiers. Même si le président Macky Sall peut compter sur les adhésions, il regrettera certainement d’avoir perdu les hommes qui l’ont aidé au second tour de l’élection présidentielle de 2012. Ils seront ses principaux adversaires aux prochaines joutes électorales.
Latribune
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