BASKET : NBA – Pourquoi les Kings ont-ils échangé DeMarcus Cousins ?

 

Pourquoi Sacramento s’est-il séparé du meilleur pivot de la NBA, DeMarcus Cousins, en l’envoyant à New Orleans ? Personnalité, contrepartie, Draft et contrat, voici quatre raisons qui expliquent ce revirement et en disent beaucoup sur la NBA d’aujourd’hui.

 

Un très fort caractère

DeMarcus Cousins est une bête. Entendez un joueur dont le cocktail de qualités physiques et techniques le rend 99% du temps inarrêtable. Un exemple avec la défaite de Golden State à Sacramento le 5 février (109-106). Faible au pivot, l’équipe n°1 de la NBA s’est faite marcher dessus par «Boogie» (32 points, 12 rebonds, 8 passes). Ces soirs-là, il n’a pas d’équivalent en NBA.

Le souci, c’est qu’il n’est pas toujours dans un bon soir. Dès le lendemain, il était éjecté après avoir reçu ses quinzième et seizième fautes techniques de la saison (total n°1 en NBA). Résultat : un revers face à Chicago (107-112) suivi d’une suspension deux jours plus tard contre Boston. Le plus étonnant est que sans Cousins, les Kings ont dominé les redoutables Celtics (108-92).

Cousins envoyé à New Orleans

Forcément, ça n’a pas échappé à Vlade Divac, l’ancien pivot de «Sacto» devenu manager général. Egocentrique et incontrôlable, Cousins était autant un atout qu’un poids pour des coéquipiers qu’il tançait à longueur de temps-morts. Malgré son talent, les Kings étaient parfois meilleurs sans ce joueur au langage corporel souvent pénible. C’est ce qu’a voulu dire Divac quand il a affirmé qu’il «était temps d’aller de l’avant et de changer la culture de l’équipe».

 

Sacramento a obtenu ce qu’il voulait

En NBA, les échanges sont souvent déroutants. Il est rare que les joueurs dominants croisent la route d’autres joueurs dominants. Ils sont plutôt troqués contre les packages de joueurs moyens et de futurs choix de Draft. Il faut donc avoir l’œil aguerri pour saisir ce qui se cache dans des transactions étranges. Par exemple, quand Orlando a lâché Dwight Howard, alors pivot n°1 de la NBA, en 2012, le Magic avait repéré le talent de Nikola Vucevic, passé dès la

Pour les Kings, la perle se nomme Buddy Hield, un arrière shooteur élu l’an dernier meilleur joueur universitaire et qui débute en NBA. Il ne tourne qu’à 8,6 points à 39% mais c’est «un joueur talentueux dont l’éthique de travail est ce que nous voulons à Sacramento», assure Divac. Ça va même plus loin : un journaliste d’ESPN a expliqué que Vivek Radanivé, le propriétaire indo-américain de la franchise, «voit en Hield un potentiel à la Stephen Curry». Rien que ça.

 

Un souci avec la Draft

Quand une équipe veut se reconstruire, elle le fait le plus souvent par la Draft. Dans l’échange de Cousins, les Kings ont obtenu la possibilité de choisir à la place des Hornets lors de cette bourse aux jeunes joueurs en juin prochain. Ce qui peut être une belle affaire si New Orleans manque les play-offs et leur donner deux choix dans la «loterie» (les quatorze premiers choix).

 Sauf que… les Kings risquent de perdre leur propre premier choix dans cette Draft qui pourrait être «l’une des meilleures de ces dernières années» à en croire Divac (ce qui est contestable). En vertu d’un vieil échange, celui-ci reviendra en effet à Chicago si le tirage au sort de la Draft ne place pas «Sacto» dans les dix premiers choix. Pour éviter au maximum ce cas de figure, il faut que les Kings ratent leur fin de saison et finissent parmi les plus mal classés. Cela peut sembler malsain mais c’est ainsi que fonctionnent les ligues fermées.

 Avec «Boogie», Sacramento était dans un entre-deux mortifère : ni assez bon pour jouer le titre, ni assez mauvais pour être bien placés à la Draft. Pour autant, il n’est guère utile de collecter les choix de Draft comme des promesses d’avenir si on ne sait pas s’en servir. Or les Kings ont encore des progrès à faire à lire le tweet ci-dessous («Ils ont drafté Cousins, Isaiah Thomas et Hassan Whiteside en deux ans (2010 et 2011) et aucun d’entre eux n’est plus là.»)

 

Une histoire de contrat

«Boogie» entrera la saison prochaine dans sa dernière année de contrat. C’est donc cet été que doivent avoir lieu les négociations pour le prolonger. Vu son niveau, il sera difficile de lui proposer autre chose que le maximum légal, or avec le nouveau contrat TV, qui provoque une inflation des salaires, le montant pourrait être monumental, à un niveau que seul le base-ball connaissait jusque-là. On parle de plus de 200 millions de dollars (190M€) sur cinq ans.

Cousins, génial, égocentrique et incontrôlable

A des sommes pareilles, il faut supprimer le moindre grain de sable qui pourrait gripper la machine. Or le caractère de Cousins était un caillou à lui tout seul dans la chaussure de Divac, qui préfère repartir d’une feuille quasi blanche. Il se dit d’ailleurs qu’il devrait encore retoucher l’effectif rapidement, le meneur Darren Collison, meilleur marqueur restant de l’équipe (à seulement 13,7 points) puisque Rudy Gay est blessé, étant le prochain sur la «trade list».

(Lequipe.fr)

 

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